31- Pérou, retour sur la côte, et attente à Lima

11 mars 2017, il est temps de quitter Cusco, la pluie et les copains direction la côte. Nous avons 4 jours pour rejoindre Lima car le VW a RDV pour une révision.  
Certains tronçons de la route nous font un peu peur car on nous parle de beaucoup de glissements de terrain et de chutes de pierres… Faut bien y aller, il n’y a pas d’itinéraire plus safe donc on sert les fesses et on enquille les km.
On longe un peu la rivière Apurímac qui deviendra des centaines de km plus loin… l’Amazone !




On s’arrête pique-niquer dans un village du côté de Cachora où la fête bat son plein.











On atteint les hauts plateaux à plus de 4000.





A la redescente, le temps et les paysages changent radicalement. C’est clairement plus arrosé par ici !



Sauf erreur, des plantations de coca

C’est là qu’on commence à voir des dégâts sur la chaussée avec des affaissements, quelques éboulements et surtout un énorme rocher occupant quasiment une voie. Ça fait froid dans le dos quand on imagine le moment où il est tombé. Pas moyen de s’arrêter là donc pas de photo.

On s’arrête juste pour la nuit sur le parking d’un tout petit resto tenu par une famille très modeste et sympathique. On s’est dit que pour les remercier de nous accepter sur leur terrain, on allait diner là aussi mais a posteriori, je ne sais pas si c’était une bonne idée car ils n’avaient rien de prêt et un bébé d’une dizaine de mois qui réclamait les bras de sa maman non-stop. Du coup, c’est tout gênés qu’on a mangé un repas sans saveur préparé à la va vite. Mini loose…
Le lendemain, on roule quasiment toute la journée et après des centaines de km de paysages saturés de verts, on se retrouve dans le désert, avec les températures qui vont à mesure que l’on se rapproche de la côte, le paysage change radicalement.




On s’arrête pour la nuit dans la nécropole de Chauchilla un peu au sud de Nazca, où on peut voir des momies d’une civilisation pré-inca. Visite à la fraîche au coucher du soleil et nuit tranquille avec des voisins plutôt discrets !














Après un peu de Cned, on file au nord voir les fameuses lignes de Nazca. Même de la simple tour au bord de la Panaméricaine, les quelques dessins que l’on peut voir nous impressionnent.







Nous n’avons pas beaucoup de route jusqu’à notre prochaine étape, l’oasis de Huacachina où nous nous offrons une nuit dans un camping moderne avec piscine. 








La grosse attraction ici, ce sont les sorties buggy et sandboard dans les dunes et après une deuxième session d’école, on est parti se défouler ! Hyper touristique mais tellement fun et agréable en fin de journée, avec coucher de soleil sur les dunes et tout…







Le lendemain on fait route vers la réserve de Paracas.






Une plage de sable rouge!




On y serait bien resté quelques jours mais le garagiste nous attend à Lima.
Arrivée en ville épique avec des conditions de circulation infernales sachant qu’il nous faut absolument aller à l’autre bout de la ville pour trouver la poste centrale où un colis du Cned attend Louise depuis un mois puis revenir sur Miraflores, un quartier plutôt au sud où nous avons trouvé une auberge de jeunesse qui accepte quelques overlanders dans son enceinte.
Bonne surprise en arrivant, l’auberge est très sympa et bien située. On s’était donné 4-5 jours sur place histoire de tout mettre au carré sur les téléchargements/envoi de cours, lessives, ménage de printemps, garage, finalisation des procurations, visite de la ville tout de même un peu et surtout passer du temps avec nos sympathiques connaissances Liméniennes.
- Les cours : arrachage de cheveux en règle car on avait beau être en plein cœur de la capitale du Pérou, la connexion était pourrie !!


- Lessive, ménage : easy
- Garage : il est situé à 5km de l’auberge, heureusement. Mis à part le fait que le garage ne s’était pas procuré les bons filtres alors que ça faisait des semaines que le RV était prévu, on est plutôt content car ils ont réussi à régler le dysfonctionnement du FAP et lever la mise en sécurité du moteur (après 8 heures d’effort, quand même !). Heureusement car ça devenait vraiment limite les dépassements et montées de côte sans puissance. Fatiguant et dangereux. Ils nous ont dit que ça ne tiendrait pas longtemps et qu’il y avait de fortes chances pour que le problème réapparaisse mais au moins, on sait que c’est possible de le régler temporairement.
- Procurations pour les présidentielles et législatives : check. Sauf que c’est à l’ambassade que l’on prend la mesure des conséquences du phénomène El Niño : augmentation de la température de l’océan donc augmentation de l’évaporation donc augmentation des pluies en altitude donc crues soudaines, inondations et glissements de terrain. Le nord du pays, la région d’Arequipa au sud et maintenant les alentours de Lima, ont été très durement touchés et plusieurs ponts de la Panaméricaine ont été emportés. La Panam et les routes alternatives sont tout simplement impraticables et personne ne sait dans combien de temps elles seront rouvertes… On ne construit effectivement pas un pont en 2 jours, qui plus est si celui-ci doit résister au trafic des poids lourds.
Du coup, pour mettre à profit le temps supplémentaire qu’on a à Lima, on a de nouveau tenté d’organiser une journée d’école locale pour les enfants. L’alliance française nous met en relation avec une prof de français d’un établissement du quartier. Super contact, elle serait heureuse de les accueillir juste après les vacances dans 2 jours. Cool.
Seulement la situation s’aggrave car une les stations d’épuration d’eau alimentant la capitale ne peuvent assurer un traitement efficace car les eaux qui leur arrivent sont extrêmement boueuses. S’en suit donc une pénurie puis une coupure totale d’eau pendant plusieurs jours dans la plupart des quartiers dont le nôtre. C’est une expérience un peu particulière de vivre sans eau en communauté avec une température en journée autour de 30°… Il nous reste notre réservoir de 40 litres que l’on utilise avec beaucoup de parcimonie car on ne sait pas combien de temps ça va durer. Beaucoup de voyageurs de l’auberge sont coincés comme nous car aucun autocar ne part de Lima que ce soit vers le nord ou vers le sud. Le bon côté des choses c’est que ça nous permet de mieux faire connaissance avec certains d’entre eux. Nous sommes vraiment heureux de passer du temps avec eux et surtout que les enfants baignent dans cette ambiance et on l’espère s’en imprègnent avec des jeunes adultes ouverts, dynamiques, généreux, qui savent ce qu’ils veulent. Ça nous fait beaucoup de bien.









El Parque del Amor
Le Pacifique vu de Miraflores









Visite de la ville aussi un peu!


Le perchoir à régulation de circulation
Soirée poésie en plein air. Super sympa.


Génial, ce passionné des langues d'origine japonaise, vit à Lima et passe tous ses WE à l'auberge de jeunesse pour discuter avec les voyageurs et apprendre de nouvelles langues. Il en connait déjà 9!
La Huaca Pucllana en plein Miraflores

On en profite aussi pour passer du temps avec Jeff, un ami d’un collègue de boulot de Ben, et son amie Andrea. Ils vivent à Lima depuis plusieurs années et nous emmènent goûter le meilleur ceviche de la ville ! On a même le bonheur de tester leur douche, leur quartier est plus rapidement réapprovisionné en eau que le nôtre ! Pareil, on ne se connaissait pas mais la connexion est immédiate, on les adore.














Il va sans dire que la journée au colegio tombe à l’eau car les établissements sont fermés. On essayera peut-être une nouvelle fois en Equateur ou Colombie.
Les journées passent et la situation au Nord ne s’arrange pas si bien que certains voyageurs en moto ou en van comme nous qui avaient essayé de passer ont dû faire demi-tour…
Il faut imaginer l’ampleur de la catastrophe : chaque année quasiment, le Pérou est touché par des huaycos (terme péruvien qui désigne les crues soudaines et les torrents de boue liés aux pluies torrentielles qui s’abattent sur les montagnes), chaque année il y a des morts et des sinistrés à déplorer mais là on parle tout de même de près de 100 morts, 125 000 sans-abri, 813 000 personnes affectées, des milliers d’hectares de culture, 2000 km de routes et plus de 200 ponts détruits, bref un pays paralysé pendant des mois. Alors évidemment, le phénomène El Niño qui se manifeste environ tous les 3-4 ans, démultiplie l’abondance des précipitations mais la population se demande pourquoi des mesures plus efficaces ne sont pas prises pour en limiter l’impact. Un pays comme l’Equateur voisin, qui connaît les mêmes phénomènes a énormément investi depuis quelques années dans des systèmes de drainage, évacuation, consolidation des routes, ponts, berges, etc… et les effets de ces précautions se sont très rapidement fait sentir.
Bref, à force d’attendre, nous sommes même rejoints par Gauthier et Céline qui arrivent de Cusco alors qu’on ne devait pas se recroiser. Petits et grands sont ravis de se retrouver.
On part ensemble visiter la ville. Pas ultra emballés de notre côté mais on est content d’avoir vu.
















Découverte du cinéma muet avec le CNED. Top.



John et Jane, adorables, qui ont partagé la cour avec nous pendant plus d'une semaine
et qui continuent leur route vers le Sud
Quartier de Barranco









Petit à petit, on comprend que des ponts de fortune sont construits sur la Panam mais régulièrement emportés dès qu’il repleut en montagne. Les climatologues pensent que le phénomène ne se calmera qu’en mai !! On aime Lima et notre petite ambiance colo mais de là à rester près 2 mois, peut-être pas! Il faut tenter notre chance.

C’est décidé, on part le vendredi 31 mars. Halte prévue à Tortugas au sud des problèmes majeurs puis on tracera tant qu’on peut jusqu’en Equateur. Ça fait bien longtemps de toute façon qu’on a fait une croix sur la Cordillera Blanca et sur toute forme de tourisme plus au Nord où les tensions au sein de la population, qui pour beaucoup ont tout perdu se font de plus en plus ressentir.


Ciao Alexis, merci de t'être levé aux aurores pour nous dire au revoir.

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