20 février 2017 : nous quittons la Bolivie. À nous le
Pérou !
Élevage de truite sur le lac, maintenant on sait d'où elles viennent |
Nous longeons les rives du lac Titicaca jusqu’à Puno, petite
ville connue pour être un des points d’accès aux îles flottantes, ces piles de tortora
(sorte de roseau qui pousse en abondance près des berges du lac) construites
par le peuple Uros puis Aymara à priori à partir du XVe siècle pour fuir les
Incas et plus récemment pour rester à l’écart de la ville et continuer à vivre
selon leurs coutumes.
Les îles flottantes au loin |
Ramassage manuel de tortora |
Bon alors ça c’était avant… Si de nombreuses familles
continuent d’y vivre, elles nous confient qu’elles n’y restent pour la plupart
qu’en alternance pour maintenir une présence et donc le tourisme sur ces îles.
On comprend bien mais du coup on est un peu partagé entre le fait de contribuer
au fonctionnement de l’économie locale, ce qui est normal en tant que touristes
mais aussi d’entretenir la mascarade et de « forcer » des familles à
vivre sur ces îles ce qui représente, d’après ce que certaines nous ont dit
plus de contraintes qu’autre chose.
On a pris un des très nombreux bateaux de touristes pour se rendre sur les îles |
Puno |
Les îles défilent et se ressemblent. C'est joli, coloré et tout mais ça ne respire pas l'authenticité comme vous le voyez... |
Les bateaux déposent les touristes sur des îles différentes à chaque fois pour que tout le monde en profite |
Nous sommes invités à visiter leurs maisons |
La cabane des cochons d'Inde avant qu'ils ne passent à la poêle |
Quelques construction en dur, comme ici une des écoles |
Il y a même un terrain de foot. Le gardien a intérêt d'être bon! |
Bref, on y était, on a vu, c’est effectivement très spécial
mais pas sûr que l’on renouvellera l’expérience.
Nous n'avons pas résisté à l'appel de la truite. Elle était moins savoureuse et plus sèche qu'à Copacabana mais pas mal quand même. |
On continue notre route vers Cusco et on fait notre première
tentative de reprogrammation du moteur dans un immense garage VW.
Eh bien on
aurait mieux fait de s’abstenir… Les gars ont mis 2 heures rien qu’à localiser
le filtre à particules !! On n’y croyait pas. Pourtant, sincèrement, s’il
est vrai que nous sommes loin d’être bilingues, après 4 jours à La Paz à ne
parler que de ça avec les garagistes, on maîtrise le vocabulaire nécessaire dans
notre cas et on est sûr des explications qu’on a données. Du coup on n’était
franchement pas rassuré de les voir bidouiller sur la voiture. 4 heures d’intervention pour rien et on se
retrouve à 18h, à la nuit tombée, à l’entrée d’une ville réputée parmi les plus
« peligroso » du Pérou, Juliaca sans solution bivouac… La
loose ! Au final, si le garage refuse que l’on dorme dans son enceinte, il
nous invite à nous stationner juste devant leurs grilles sous les projecteurs.
C’est beaucoup mieux que rien.
On repart donc le lendemain après une courte nuit car Louise
a été bien malade et on traverse Juliaca, où la gestion des déchets ne semble pas
prioritaire…
Stop courses et on file vers les montagnes où le temps se gâte.
Nous rejoignons le point de départ de la rando du Cerro
Colorado plus connu sous le nom de Rainbow Mountain. Forcément on veut voir !
Il a plu pas mal si bien que les sommets sont enneigés. Les
couleurs seront-elles visibles ? Les locaux nous assurent que vers 10
heures du matin, la neige aura fondu et qu’il ne repleuvra que dans l’après-midi
du lendemain. C’est tout bon !
Nous dormons les roues dans la boue sur l’aire de
stationnement, à 4300 m d’altitude mais cette fois-ci, pas de soucis, nos
organismes ont eu le temps de s’acclimater.
4h30 tout le monde debout pour un départ à 5h30 avant l’arrivée
des tour-operators. La veille nous nous étions arrangés avec un muletier pour
que les filles, pas en super forme après une petite gastro, puisse se reposer
par moment à la montée. Nous étions juste un peu gênés par son haleine d’alcool
à 90° mais il nous a assuré qu’ils ne buvaient que le soir pour se réchauffer
et qu’il n’y aurait aucun problème le lendemain. Après-tout, on peut
comprendre, on verra bien, … tant qu’ils ne font pas boire leurs mules ! Bon
bah sauf que notre muletier n’était pas au rendez-vous donc après une demi-heure
d’attente, nous décidons de partir sans lui. Les filles vont étonnement mieux au
fur et à mesure de notre progression et tout le monde est ravi de voir la neige
(tant qu’elle fond d’ici 2 heures, hein !).
Ben fait assez bien la mule. |
Le paysage est émouvant de
beauté. La marche est plutôt facile mais l’altitude se fait de plus en plus
sentir surtout pour Keral. Ce sera de loin la rando la plus difficile pour elle
depuis le début du voyage. Mais grâce aux encouragements des autres, un petit
pas après l’autre, elle atteint le sommet, à 5050m. Nous sommes quasiment
seuls là-haut avec cette vue à 360°ce qui rajoute au sentiment de plénitude. Et
les voici qui apparaissent, petit à petit, au fur et à mesure que la neige fond,
… les couleurs du Cerro Colorado !
Nous n’aurons pas le panorama complet
comme nous le vendent les photos splendides des tour-operators car le soleil ne
brille pas suffisamment et que le ciel reste majoritairement gris mais tant
pis. On est hyper heureux d’être là-haut. On prend bien le temps de savourer et
on commence à redescendre quand les premières caravanes de marcheurs arrivent.
Beaucoup sont montés en mule jusqu’à la dernière bavante où les animaux ne
peuvent plus continuer ce qui fait beaucoup sourire les filles, pas peu fières
d’avoir fait toute l’ascension à pied comme des grandes malgré la fatigue et l’altitude.
Check !
Nous tardons un peu trop sur le chemin du retour si bien que
nous prenons une saucée mémorable et arrivons trempés jusqu’aux os malgré les
blousons, capes, etc. Humm quel plaisir de patauger dans un mélange de boue et d’excréments
de mule, les narines attaquées par les odeurs qui vont avec !! Qu’est-ce
qu’on était bien là-haut !
Aller on saute dans la voiture, on se change comme on peut
et on zoome vers Cusco, notre prochaine destination.
Un joli pont inca que l'on n'avait pas remarqué à la montée. |
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