29- Nos début au Pérou : les îles flottantes de Puno et le Cerro Colorado

20 février 2017 : nous quittons la Bolivie. À nous le Pérou !




Élevage de truite sur le lac, maintenant on sait d'où elles viennent
Nous longeons les rives du lac Titicaca jusqu’à Puno, petite ville connue pour être un des points d’accès aux îles flottantes, ces piles de tortora (sorte de roseau qui pousse en abondance près des berges du lac) construites par le peuple Uros puis Aymara à priori à partir du XVe siècle pour fuir les Incas et plus récemment pour rester à l’écart de la ville et continuer à vivre selon leurs coutumes.

Les îles flottantes au loin



Ramassage manuel de tortora
Bon alors ça c’était avant… Si de nombreuses familles continuent d’y vivre, elles nous confient qu’elles n’y restent pour la plupart qu’en alternance pour maintenir une présence et donc le tourisme sur ces îles. On comprend bien mais du coup on est un peu partagé entre le fait de contribuer au fonctionnement de l’économie locale, ce qui est normal en tant que touristes mais aussi d’entretenir la mascarade et de « forcer » des familles à vivre sur ces îles ce qui représente, d’après ce que certaines nous ont dit plus de contraintes qu’autre chose.
On a pris un des très nombreux bateaux de touristes pour se rendre sur les îles


Puno



Les îles défilent et se ressemblent. C'est joli, coloré et tout mais
ça ne respire pas l'authenticité comme vous le voyez...
Les bateaux déposent les touristes sur des îles différentes à chaque fois
pour que tout le monde en profite
 
Explications en revanche intéressantes sur la construction des îles
qui ne dérivent pas grâce à des piquets plantés dans le fond du lac.
Ils rajoutent des couches de tortora tous les 15 jours pour compenser le fait que l'île s'enfonce .
Nous sommes invités à visiter leurs maisons

La cabane des cochons d'Inde avant qu'ils ne passent à la poêle



Quelques construction en dur, comme ici une des écoles 
Il y a même un terrain de foot. Le gardien a intérêt d'être bon!
Bref, on y était, on a vu, c’est effectivement très spécial mais pas sûr que l’on renouvellera l’expérience.


Nous n'avons pas résisté à l'appel de la truite. Elle était moins savoureuse et plus sèche
qu'à Copacabana  mais pas mal quand même.
On continue notre route vers Cusco et on fait notre première tentative de reprogrammation du moteur dans un immense garage VW. 


Eh bien on aurait mieux fait de s’abstenir… Les gars ont mis 2 heures rien qu’à localiser le filtre à particules !! On n’y croyait pas. Pourtant, sincèrement, s’il est vrai que nous sommes loin d’être bilingues, après 4 jours à La Paz à ne parler que de ça avec les garagistes, on maîtrise le vocabulaire nécessaire dans notre cas et on est sûr des explications qu’on a données. Du coup on n’était franchement pas rassuré de les voir bidouiller sur la voiture.  4 heures d’intervention pour rien et on se retrouve à 18h, à la nuit tombée, à l’entrée d’une ville réputée parmi les plus « peligroso » du Pérou, Juliaca sans solution bivouac… La loose ! Au final, si le garage refuse que l’on dorme dans son enceinte, il nous invite à nous stationner juste devant leurs grilles sous les projecteurs. C’est beaucoup mieux que rien.
On repart donc le lendemain après une courte nuit car Louise a été bien malade et on traverse Juliaca, où la gestion des déchets ne semble pas prioritaire… 




Stop courses et on file vers les montagnes où le temps se gâte.




Nous rejoignons le point de départ de la rando du Cerro Colorado plus connu sous le nom de Rainbow Mountain. Forcément on veut voir !
Il a plu pas mal si bien que les sommets sont enneigés. Les couleurs seront-elles visibles ? Les locaux nous assurent que vers 10 heures du matin, la neige aura fondu et qu’il ne repleuvra que dans l’après-midi du lendemain. C’est tout bon !
Nous dormons les roues dans la boue sur l’aire de stationnement, à 4300 m d’altitude mais cette fois-ci, pas de soucis, nos organismes ont eu le temps de s’acclimater.


4h30 tout le monde debout pour un départ à 5h30 avant l’arrivée des tour-operators. La veille nous nous étions arrangés avec un muletier pour que les filles, pas en super forme après une petite gastro, puisse se reposer par moment à la montée. Nous étions juste un peu gênés par son haleine d’alcool à 90° mais il nous a assuré qu’ils ne buvaient que le soir pour se réchauffer et qu’il n’y aurait aucun problème le lendemain. Après-tout, on peut comprendre, on verra bien, … tant qu’ils ne font pas boire leurs mules ! Bon bah sauf que notre muletier n’était pas au rendez-vous donc après une demi-heure d’attente, nous décidons de partir sans lui. Les filles vont étonnement mieux au fur et à mesure de notre progression et tout le monde est ravi de voir la neige (tant qu’elle fond d’ici 2 heures, hein !). 







Ben fait assez bien la mule.

Le paysage est émouvant de beauté. La marche est plutôt facile mais l’altitude se fait de plus en plus sentir surtout pour Keral. Ce sera de loin la rando la plus difficile pour elle depuis le début du voyage. Mais grâce aux encouragements des autres, un petit pas après l’autre, elle atteint le sommet, à 5050m. Nous sommes quasiment seuls là-haut avec cette vue à 360°ce qui rajoute au sentiment de plénitude. Et les voici qui apparaissent, petit à petit, au fur et à mesure que la neige fond, … les couleurs du Cerro Colorado ! 










Nous n’aurons pas le panorama complet comme nous le vendent les photos splendides des tour-operators car le soleil ne brille pas suffisamment et que le ciel reste majoritairement gris mais tant pis. On est hyper heureux d’être là-haut. On prend bien le temps de savourer et on commence à redescendre quand les premières caravanes de marcheurs arrivent. 


Beaucoup sont montés en mule jusqu’à la dernière bavante où les animaux ne peuvent plus continuer ce qui fait beaucoup sourire les filles, pas peu fières d’avoir fait toute l’ascension à pied comme des grandes malgré la fatigue et l’altitude. Check !








Nous tardons un peu trop sur le chemin du retour si bien que nous prenons une saucée mémorable et arrivons trempés jusqu’aux os malgré les blousons, capes, etc. Humm quel plaisir de patauger dans un mélange de boue et d’excréments de mule, les narines attaquées par les odeurs qui vont avec !! Qu’est-ce qu’on était bien là-haut !
Aller on saute dans la voiture, on se change comme on peut et on zoome vers Cusco, notre prochaine destination.

Un joli pont inca que l'on n'avait pas remarqué à la montée.

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