8 décembre 2016. Vamos a El Chaltén à la frontière du Chili avec
un bon vent de face. C’est un village récent, créé à la fin des années 60 en
grande partie pour éviter que le Chili n’annexe cette région difficile, mais
convoitée. Il ne vit quasi exclusivement que du tourisme. De nombreuses
randonnées magnifiques partent du village dominé par le Fitz Roy.
Lorsque nous arrivons, l’office du tourisme est fermé, mais
nous rencontrons des randonneurs qui terminent leurs 5 jours de trek et nous
donnent carrément leur carte détaillée de la zone ! Cool !
Nous nous installons sur le terrain d’une auberge / camping,
l’« Hostel Del lago », à l’entrée du village. Il y a déjà pas mal de
monde, mais il y a un abri avec cuisine, internet, douches chaudes, barbecue,
bref, tout ce qu’il nous faut, et pour un tarif raisonnable…
Achetés au Chili. Là-bas, les Tritons sont aussi des biscuits dont les enfants raffolent |
Petit barbecue, et nous nous couchons tôt car 25 km nous
attendent le lendemain…
A la conquête du Fitz-Roy (enfin seulement de ses pieds...) Quelle belle motivation! |
À la laguna Capri, la vue est déjà jolie mais ça se couvre vite |
Beurk! |
Le temps est finalement couvert et le Fitz Roy se cache.
Keral, qui n’a pas envie de dégoûter les enfants en leur demandant de se
surpasser s’il n’y a finalement pas grand-chose à voir, décide de faire
demi-tour juste avant la bavante de 400 m de dénivelé sur le dernier km. Ben et
Louise en revanche veulent finir. Au moment de se séparer, ça se dégage !
Du coup, tout le monde grimpe au sommet et on n’est pas déçu! C’est grandiose.
Nous sommes au bord de la laguna de Los Tres, aux pieds du Fitz Roy, qui semble
fumer légèrement (El Chalten signifie d’ailleurs en Quechua « La montagne
qui fume »). Sur les conseils d’autres randonneurs, on donne un dernier
coup de collier pour monter à un point de vue encore plus impressionnant. Les
enfants ne veulent plus avancer donc on sort notre botte secrète : la promesse de bonnes plaquettes de chocolat... 😜 Ça marche … presque… Finalement
arrivés au «vrai» sommet, tout le monde reconnaît que ça en valait
vraiment la peine : on surplombe un second lac, d’un bleu turquoise très
intense type « Reine des neiges » selon Maïder. Un régal pour les
yeux.
Lago de Sucia à gauche et lago de Los Tres à droite |
Increvable! |
Nombre de randonneurs encouragent les filles sur le retour, en leur
disant qu’ils sont impressionnés. Nous rentrons fourbus, mais heureux !
On n’ose cependant pas trop parler de nos projets pour le
lendemain, 2e journée clémente avant le retour du mauvais temps, …
Une petite randounette de 20 km vers le Cerro Torre… Du coup on répare et
prépare les troupes à grand renfort de pâtes bolo et de petits massages des
pieds et des jambes.
Le soir, on dine avec des personnes du camping, et on
rencontre un voyageur de Ushuaia, qui se trouve être un bon ami de Leticia, de
Rio Grande ! Le monde est tout petit… On rencontre également un jeune
couple brésilien, Larissa et Charles, très sympas, qui sont en vacances et
repartent à Rio de Janeiro dans deux jours. On reste en contact.
Le lendemain, c’est reparti ! Cette fois, pas de
difficulté majeure, le but est d’arriver au lago Torre aux pieds du glacier Grande
qui largue régulièrement des blocs de glace.
Balade sympa, les filles marchent bien,
et on essaie de rentrer tôt, car à la clef, maman a promis une gaufre au choix à
la Waffleria repérée la veille… Tout de suite, ça aide.
Retour à la voiture vers 16h30, on file au resto. Ben prend
une bière locale, pas mal, et tout le monde prend une énorme « Wafle
chocolate explosion » si vous voyez ce qu’on veut dire !! Le serveur nous
met en garde sur la taille du dessert mais justement aujourd’hui c’est no
limit ! Bon, en effet, personne n’arrive à finir, mais heureusement, il y
a le doggy bag…
Retour au camping, nouveau barbecue avec les autres
campeurs, demain, on quitte El Chalten, après les devoirs, bien sûr, qui
prendront finalement une grande partie de la journée, comme très, très souvent…
En fin de journée, on reprend la route vers le nord et on
s’arrête tard pour une nuit sous la pluie à l’YPF de Gobernador Gregores,
petite ville un peu perdue…
Un peu plus loin le lendemain, on prend le temps d’aller
voir la Cueva de Las Manos. C’est un site archéologique à ne pas louper. Il
présente de nombreuses peintures rupestres très bien conservées dans un cadre
superbe.
Certaines datent de 13 000 ans. Ce sont principalement des empreintes
de mains en négatif de différentes tailles et couleurs. Visite guidée très
intéressante. On nous explique que parmi les raisons de l’exceptionnelle conservation
des peintures il y a la douceur quasi permanente et la faible pluviométrie du
coin… Et bien rien que pour nous, ce sera pluie durant toute la visite, suivie
de grêle, une piste de terre qui s’est transformée en super-glue, le tout dans
un froid de canard bien patagon. On est malgré tout bien content d’avoir fait
le crochet et soulagé d’avoir un 4x4, la voiture est dans un sale état, mais
tout va bien.
Pour le retour, les guides nous indiquent un autre chemin,
moins « boueux ». C’est un passage dans un canyon qui permet
d’arriver plus vite à la ville de Perito Moreno. Très joli paysage et le soleil
est revenu.
Un bout de montagne d'un rose improbable |
Les guanacos sont malheureusement nombreux à se louper et à mourir ainsi... |
On arrive tard à Perito Moreno, il fait déjà nuit. Il y a un
camping municipal et quelques autres campings. On tente le camping
municipal : le gardien, aimable comme une porte de prison, nous dit que
nous devons payer le prix d’un camping-car juste pour se garer dans un coin
(pas d’emplacement), qu’à cette heure, les douches sont peut-être froides et
qu’il n’y a pas ce wifi… Ça fait cher quand même pour une demie-prestation. Il
nous indique un autre camping et là c’est le sketch… La personne qui nous
accueille, très gentille au demeurant, ne semble pas toute seule dans sa tête…
Il parle sans discontinuer à la vitesse des mentions légales des pubs à la radio,
nous fait visiter la cuisine (super encombrée et sale), les toilettes (pas plus
propres) le tout dans une bonne odeur de tabac froid, et pour la connexion
wifi, rien de plus simple, il suffit de se rendre dans l’épicerie d’à côté pour
choper leur signal ! Mais bien sûr ! On décide de repartir en prétextant
que nous devons avoir absolument le wifi pour faire travailler les enfants (ce
qui n’est pas faux…) ; du coup, on retourne au camping municipal, blasés. On
se pose dans un coin, on « dîne » rapidement, les douches sont finalement
chaudes, et vers minuit, on se couche enfin…
Avant de repartir, il faut reprendre du liquide… Et là,
comme souvent en Argentine, la séance distributeurs automatique est un vrai jeu
de patience auquel tu perds bien souvent … Il est sensé y avoir deux banques et
un DAB dans la ville. Distributeur introuvable, dans la première banque,
impossible de retirer quoi que ce soit, les trois distributeurs ne
reconnaissent pas nos cartes. Dans la seconde, la carte est bien reconnue, mais
il refuse de nous donner plus de 1000 pesos (habituellement c’est 2000),
cependant les frais par retrait restent identiques (environs 100 pesos…). Logique.
Du coup, on part directement, direction Los Antiguos et la frontière chilienne.
Perito Moreno, ciao !! Probablement le stop le plus pourri du voyage.
Los Antiguos est un petit village situé au bord du lac
Buenos Aires à cheval entre l’Argentine et le Chili (le coté chilien du lac
s’appelle le Lago General Carrera). Plusieurs particularités dans ce petit
village : il bénéficie d’un micro climat très ensoleillé bien agréable et
surtout c’est la capitale argentine de la cerise et elles sont excellentes… On
peut même en cueillir dans la rue, les cerisiers font office de haie.
On se pose dans le camping municipal à deux kilomètres de
l’entrée du village. Il est très agréable, bien équipé, bien abrité du vent
omniprésent par de grands arbres. On restera finalement tranquille pendant 3
jours.
Après cette petite halte bien reposante, on passe la
frontière pour Chile Chico. Courses, nuit dans un camping bien pourri (fuyez le
camping Kon Aiken) et on file vers Puerto Guadal, à une centaine de km par une
belle piste de montagne le long du lac Carrera, où on doit normalement recevoir
un colis DHL et notre fameuse durite de turbo.
Puerto Guadal est un petit
village posé dans une baie du lago. Les paysages sont une nouvelle fois
splendides… Le problème, c’est qu’il ne bénéficie plus du micro climat de Los
Antiguos ou Chile Chico et par ici, c’est humide… Mais bon.
Les lodges de Terra Luna ont été créés par un français de
Haute Savoie, Philippe Reuter. Il vit au Chili depuis plusieurs dizaines
d’années, et propose à ses clients des lodges très agréables, et des excursions
en bateau, hélicoptère ou à pied pour visiter cette magnifique région et ses
glaciers. Philippe est un passionné de montagne, il a déjà gravi l’Everest, a
deux records Guinness dans le domaine à son palmarès, et est un réel
entrepreneur, amoureux du Chili. Il n’est pas là à notre arrivée, il est parti faire les
courses hebdomadaires pour le restaurant à Coyhaique, une ville à plus de 150km
de piste (et pas la plus belle des pistes, c’est la Carretera Australe) mais
Luis, son bras droit, nous accueille très gentiment. Il nous propose de nous
stationner dans un coin du petit terrain de foot. Le colis n’est pas encore
arrivé, nous sommes samedi, donc rien n’arrivera avant au moins deux jours, ce
d’autant que DHL nous informe que le colis n’est pas encore dédouané donc toujours
bloqué à Santiago.
Nous avons accès à un salon/salle de jeux et les enfants s’y
installent pour travailler. Il ouvre sur une mezzanine qui surplombe le restaurant
et offre une vue à couper le souffle sur le lac et les montagnes alentours. Un
petit paradis.
Notre attente commence. Ben se rend au village pour trouver
du pain et visiter un peu. Le village est à deux kilomètres, le temps n’est pas
très agréable, mais c’est ce qui rend les paysages magnifiques et le village
est très paisible. Il n’y a pas grand-chose, mais on aime l’ambiance. Entre
deux ondées, Ben propose son aide à Luis et à l’équipe du Lodge pour faire
quelques menus travaux, comme de tondre la pelouse, …. Ça fait passer le temps.
Lundi arrive, le colis est toujours bloqué à Santiago. On rencontre un couple
de français en voyage, Adèle et Julien, qui terminent leurs vacances. On
sympathise, les filles sont contentes de parler français et raconter leur vie en
voyage.
On décide de se faire plaisir et de s’offrir un petit dîner au resto du
lodge… On bavait en passant devant depuis quelques jours, ça devenait
gênant ;-)). Au menu, soupe de potirons à tomber, poisson au curry, et
flan au café en dessert. Simple et délicieusement préparé. Ça fait un bien fou.
Soirée tranquille. On espère que mardi, nous aurons de
bonnes nouvelles du colis.
Le mardi, même temps, et toujours rien de la part de DHL. On
relance. On s’agace un peu. Ce n’est quand même pas le même prix qu’un
Colissimo ! On rencontre un couple belge génial, Michèle et Philippe. On échange
un peu, puis nous décidons d’aller prendre l’air et aller voir une belle
cascade à 3 km des lodges. Il ne pleut plus, c’est déjà ça, et on a besoin de s’aérer,
on est un peu fatigués d’être coincés par la voiture et par DHL… La cascade est
sympa mais difficile d’accès. Il faut passer par-dessus une clôture de barbelés.
On demande quand même à un passant du coin qui nous confirme que c’est bien le
chemin … Pour le coup, nous ne sommes pas nombreux.
Le soir, nous retrouvons Michèle et Philippe dans leur lodge
pour un petit verre après dîner. On profite de la chaleur d’un petit feu de
bois, avec une bonne bouteille de vin (chilien) que Philippe a récupéré au
restaurant.
C’est très sympa de se retrouver dans un endroit tranquille, en
face du lac, pour discuter avec eux, les enfants sont super contents. Vers
minuit, il est temps d’aller se coucher. Michèle propose aux filles de rester
dormir au chaud, dans le lodge… Il ne faut pas le leur demander deux fois, le
temps que nous aillions récupérer les brosses à dents, et tout le monde est
couché.
Le lendemain matin, mercredi 18 décembre, tout le monde se
réveille tranquillement. Les filles font la grasse matinée dans leurs lits
douillets.
Les belles au bois dormant... Une nuit aussi confortable ne vaut pas loin de cent ans de sommeil ! |
On s’arrange avec DHL pour que le colis soit délivré à l’adresse
d’un ami à Santiago car nous ne voulons pas squatter les lodges indéfiniment.
On espère que la réparation temporaire tiendra le coup sur la Carretera.
Luis 👍👍👍 |
Nous partons avec Philippe et Michèle, vers Rio Tranquillo,
ou nous souhaitons prendre le bateau pour aller observer une curiosité
géologique du lac : les cathédrales de marbre…
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