16- Côte Atlantique Est

5 novembre 2016-
Après notre magnifique passage sur la péninsule Valdez, il est temps de repartir vers le sud. Direction Comodoro Rivadavia… (on écorche son nom à chaque fois qu’on le prononce, mais c’est nickel pour réviser les syllabes au CP).

A la sortie de Puerto Madryn, Louise et Keral adorent...
En longeant la côte, on s’arrête à la playa Escondida où on peut voir des éléphants de mer de très près et notamment un mâle hyper impressionnant. Ils peuvent peser plus de 5 tonnes… On se méfie malgré leur air bonhomme car ils peuvent être agressifs, et se déplacent assez vite. On aura la chance d’assister à une confrontation entre deux mâles, et au jeu de « séduction », un peu violent, il faut l’avouer, entre le mâle vainqueur, et une des femelles… Pas très très sympa…








On peut dire qu’ils ont de la voix ces gros machins



On prévoit de passer la nuit au Cabo Raso, une pointe où vit une colonie de lions de mer… On roule tranquille, jusqu’à … notre première crevaison… 


Ce n’est pas bien grave sauf que forcément, rien ne se passe comme prévu : premier problème inattendu : la roue de secours tout-terrain, plus large que les roues d’origine est coincée, impossible de la sortir de son emplacement sous la voiture ; au lieu de dégonfler, on préfère prendre la 2e roue sur le toit. Deuxième problème : du fait des renforts de bas de caisse, il n’est plus possible d’insérer le cric d’origine dans l’encoche prévue initialement, du coup, le cric se retrouve en équilibre instable sur la barre de renfort et peut glisser à tout moment… Troisième problème, le cric est trop court, l’empâtement des suspensions est trop important, les pneus sont trop hauts, et on ne peut pas soulever assez la voiture pour soulever la roue… Nous nous mettons donc à la recherche d’une grosse pierre plate, solide et assez haute pour compenser sur la piste pleine de… petits cailloux. La chance nous sourit car on trouve les pierres parfaites en une petite demi-heure. Sauf que, … quatrième problème : avec le poids important de la voiture, le cric se tord et les pierres ont tendance à glisser… C’est au bout de plus de deux heures d’effort dans la poussière, que le pneu est remplacé… Record de Ben battu à plate couture…. On a eu chaud sur ce coup là ! Voilà les conséquences de ne pas avoir tout tester avant de partir, jamais assez de temps… On fera réparer à Comodoro.
Nous arrivons finalement assez tard à la pointe des lions de mer, et là, c’est très beau, hyper sauvage mais pas de lion de mer… On apprendra plus tard qu’il faut marcher un peu plus d’une heure pour voir la colonie… Il fait froid et il y a beaucoup de vent. On décide de s’installer à l’abri d’un vieux bus perdu au milieu d’une plaine. C’est à priori un camping mais il semble abandonné.





Nous dinions tranquilles à la frontale lorsque se présente un homme qui n’est autre que le propriétaire du terrain… Echanges sympas au début jusqu’à ce qu’il nous demande 30 € pour rester là ! On est scotché. On réussit à faire baisser le prix de moitié mais c’est avec un goût amère que l’on se couche. On aurait dû faire plus attention.
Le lendemain, on part voir les manchots.  Pour la petite histoire, ce sont des « manchots » car on est dans l’hémisphère sud, les pingouins se trouvent dans l’hémisphère nord, et ils volent, eux ; mais les argentins ne s’embêtent pas, ici, ce sont des Pingüinos….
Cette fois, super plan. La colonie de manchots se trouve dans un très beau parc naturel bien aménagé avec une passerelle en bois suspendue qui permet aux animaux de circuler librement, et aux visiteurs, peu nombreux, de les observer de très près, ce qui fait le bonheur des petits, et des grands… Vraiment chouette. Les guardaparques sont très sympas, et très clairs dans leurs explications. Très bel endroit.








Un tatou velu!
Après cette belle visite, on s’approche de Comodoro Rivadavia.
C’est une ville où on voit YPF, le « Total » Argentin partout, même sur des bâtiments qui n’ont rien à voir. Une ville complètement financée par le pétrole. Des locaux nous ont mis en garde contre des problèmes d’insécurité donc on s’installe dans une station-service du centre, au bord de la mer. La connexion internet n’est pas trop mauvaise, et les gens sont sympas.

Vue de la tente
Programme de cette journée : seconde révision de la voiture. Ben part à notre réveil chez VW. Comme d’habitude, très bon accueil, et les responsables du garage, dont le DG, viennent voir la voiture. Il discute même avec Ben en lui montrant ses photos personnelles d’un voyage dans le nord avec un Transporter, sous la neige… Sympa. Par contre, ils ont des difficultés à trouver tous les filtres. Mais après avoir contacté quelques collègues, ils trouvent le matériel et font le nécessaire. Ben va ensuite chez Michelin pour faire réparer le pneu ; malheureusement, en le démontant, on se rend compte que celui-ci est irréparable. On a roulé trop longtemps avec le pneu crevé. S’agissant d’un pneu arrière, et sur une piste assez cabossée, Ben ne s’est pas rendu compte tout de suite que nous avions crevé. Une chose est sure ; quand on voit l’état du pneu, on peut dire que les jantes sont solides…
Bien entendu, ce type de pneu n’est pas disponible ici, du coup, obligation de monter un pneu hiver d’une autre marque, le seul disponible dans cette dimension ici. Pas de chance….
Ben part ensuite à la recherche d’un cric hydraulique digne de ce nom, qui nous permettra de réparer facilement en cas de nouveau problème… Easy, les argentins n’utilisent que ça par ici. Recherche également de simples joints plats pour le réservoir d’eau, mais c’est une autre histoire. Les joints plats, ça n’est pas courant ici… On apprendra plus tard que ça n’existe tout simplement pas !! On comprend mieux le nombre incalculable de robinets qu’on a vu fuir… Pas génial.
Pendant tout ce temps, les enfants sont restés avec Keral à la station-service pour avancer sur le CNED. On décide de passer une seconde nuit ici, du coup, ça nous permet d’aller découvrir le coiffeur local pour Thomas et Maïder… Quel bonheur de se faire couper les cheveux… Ambiance sympa, c’est cool. La coupe de cheveux prend 10 minutes montre en main, shampoing compris, le timing idéal de Ben…




Nous reprenons la route vers San Julian toujours sur la côte. En chemin, nous prenons une piste vers l’intérieur des terres pour aller voir un Bosque Petrificado, des arbres pétrifiés. C’est un superbe parc très isolé, et très venteux, ou on peut découvrir des arbres de pierres couchés qui dépassent pour certains les 40 mètres et de plus de 2 mètres de diamètre. C’est le souffle d’une éruption volcanique il y a 150 millions d’années qui a couché ces géants. Le mélange d’eau et de silice qui s’est infiltré dans les troncs les a transformé petit à petit en pierre. Le volcan responsable de cette particularité géologique est d’ailleurs visible en arrière-plan. C’est très impressionnant, et vraiment superbe. Le petit musée attenant et le guadaparque sont très intéressants, c’est sympa. Pas de regret d’avoir fait ces 50km de piste pour venir jusqu’ici.

Sur le chemin...
La Table Mountain a une belle concurrence


Le volcan Madre e Hija "responsable" en arrière-plan







Malheureusement, au moment de repartir, on remarque que le pneu arrière gauche (pas celui qui a déjà crevé) est étrangement affaissé… On va vérifier avant de partir, même s’il commence à être tard (20h00) ; on sort le super compresseur du coach David, on branche, et effectivement la pression dans le pneu est très basse… On commence à gonfler, et soudain, le compresseur s’arrête… Pas moyen de le redémarrer… Le guardaparque, qui a fini sa journée, vient nous voir, et part dans son garage pour vérifier s’il peut nous aider… 


Après 20 minutes, il réussit à mettre en route son vieux compresseur. On regonfle, mais on se rend compte que le pneu est bien percé. Pas question de perdre un second pneu, on le change… Et là, avec le bon matériel, le changement de pneu ne prendra qu’une heure. Bah oui, il a fallu quand même déballer le coffre et démonter une partie du meuble pour sortir le compresseur, changer la voiture de place, sortir la roue de secours de son emplacement sous la voiture puis tout remettre en place... 


On repart vers 21h00, en espérant trouver un endroit abrité du vent pour dormir… 

Un mara
Comme souvent, on trouve notre salut dans une station-service YPF perdue au milieu de la Pampa… On se gare à côté d’un Mercedes Unimog Belge, bien à l’abri. C’est le camion cellule d’une petite famille qui est partie en vadrouille pour deux ans avec leurs deux enfants. Belle rencontre, on aura peut-être l’occasion de se recroiser. Eux ont fait la traversée de 5 semaines avec leur camion et ont aimé l’expérience.


On repart en direction de San Julian, avec un nouvel arrêt en bord de mer, dans une nouvelle station.
On s’arrache toujours les cheveux pour récupérer les cours du CNED, envoyer les éval et tout le tintouin. Un coup ils sont en retard, un coup ça ne fonctionne pas, un coup on n’a pas de connexion correcte… On essuie vraiment les plâtres de leur modernisation pas maîtrisée et de la réforme des programmes. Louise a par exemple à boucler son module classique + 1 exposé d’histoire + 1 exposé de géo + 1 travail très conséquent en arts plastiques. Tout ça en un mois !! Elle n’en peut plus et nous non plus ! Et ce n’est que le module 2 !!

Le CNED nous rend fous! On fait des câlins aux arbres pour décompresser!
Non, ça va, on le trouve juste très joli et original

Même en station on profite de beaux couchés de soleil!
Bref, San Julian ; et bien c’est une petite bourgade agréable, au bord de l’Atlantique. En début d’après-midi, on va se promener un peu sur le front de mer. On se gare derrière un gros camping-car québecois… Il s’agit de Sébastien, Géraldine et leurs trois enfants, Cléo, 12 ans, Emile, 9 ans, et Theotim, 6 ans. Ils sont en voyage et comme nous, originaires de France. Ils ont vécu quelques années au Québec, et habitent à présent à l’extrême nord de la Norvège, bien au-delà du Cercle polaire Arctique. Les enfants s’entendent très bien, et nous aussi, aussi on décide d’aller visiter un bateau qui est la reconstitution grandeur nature d’une des 5 caraques de l’expédition de Magellan en 1520. Dur d’imaginer les conditions de la traversée pour cet équipage... Intéressant. 

Le Nao Victoria
Révision de géopolitique : c'est un avion qui a participé à la guerre des Malouines.
Toutes les cartes et monuments argentins continuent de considérer ces archipels comme argentins
Après un bon café, le partage de pas mal de livres électroniques (merci Kindle… et merci Stéfany), et de quelques bons plans, on part trouver un coin pour diner ensemble sur une des plages en dehors de la ville, et dormir sur place. 


Concours de sourires à trous!
Trop choupis ces petits! 


Soirée très sympa, nuit beaucoup moins…. En effet, vers 3h00, le vent se lève, et malgré la protection du camping-car (comme on est petit, on se planque souvent à l’abri des gros), impossible de dormir, on a l’impression que la tente va s’arracher. On décide de replier, et d’aller nous réfugier dans notre belle station-service… Nos nouveaux amis nous suivent, impossible de dormir pour eux non plus.
Le reste de la nuit se passera beaucoup mieux. Il est temps de nous dire au revoir, Sébastien et Géraldine partent avant nous, nous profitons de la bonne connexion internet. Nous ne sommes pas seuls dans la station à attendre, certains routiers argentins sont coincés la aussi à cause du vent, leurs patrons leur ont demandés de ne pas bouger, vent de face, camion vide, ils font du 70 litres au 100, pas très économique… Du coup, ils nous donnent un coup de main pour la prononciation sur les devoirs d’espagnol de Thomas…
Louise en profite pour boucler ses exposés. Elle n’est pas peu fière de vous montrer le résultat :


On ne repartira que le lendemain direction le Parque Monte Léon qui propose notre cocktail préféré : grands espaces beaux et sauvages et une faune hyper riche. On s’arrête sur la route à Commandante Luis Piedra Buena, un joli petit bourg pour faire quelques courses et comme on aime bien son ambiance paisible et sa rivière d’eau turquoise, on en profite pour déjeuner tranquillement, au soleil.
Quelques km plus loin, malheureusement le Parque est fermé à cause du très mauvais état de la piste suite à des intempéries. D’après les guardaparques, même avec leur 4x4 ça ne passe pas. Déçus, nous continuons la route et on s’arrête pour dormir sous un pont, le long de la route… Pas très engageant nous direz-vous… Mais en fait, l’endroit, est très beau, avec des petits lacs, une petite rivière, et beaucoup d’oiseaux, dont quelques flamants roses.





Il fait froid, mais nous sommes à l’abri, c’est ce qui compte. On sera bien obligé de déplacer le van au milieu de la nuit, car le vent a changé un peu de sens, mais ça va… 

Instant magique où les nuages se poussent juste assez pour admirer la super Lune 
Demain, on part pour Rio Gallegos, dernière étape avant de passer le fameux détroit de Magellan…

2 commentaires:

  1. Bonjour à vous : c est avec beaucoup de plaisir qu' on a découvert
    Votre blogspot qu'on épluche petit à petit avec de grands yeux d'enfant. Bibi et Jim nous ont donné votre adresse à l occasion de la fête des 40 ans du clubs de Clermont. On vous embrasse bien fort

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  2. Bonjour à vous les grands voyageurs!
    Je viens de prendre le temps de commencer la lecture de votre carnet de route! A vrai dire j'en suis à la recuperation de votre véhicule, donc je me reveille après un grand moment d'hibernation!
    Mais cette lecture est tellement passionnante (felicitation aux rédacteurs) et bien illustrée que je pense vous rattraper très vite sur les routes d'amérique du sud.
    Je souhaite bon courage à la petite famille pour la suite de leurs aventures.
    Amitiés
    Serge

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