Après quelques jours passés dans le magnifique désert
d’Atacama, nous voici de retour en Argentine pour entamer notre descente rapide
vers Ushuaia, avec une étape principale tout de même, la péninsule Valdès.
Nous passons donc le poste frontière au Paso de Sico le 17
octobre, autorisation de rester en Argentine pour 90 jours. On a un peu de
temps devant nous, mais il va falloir tout de même accélérer un peu si nous
voulons arriver aux États-Unis pour la fin de notre voyage.
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Juste après le poste frontière, on continue à en prendre plein les yeux |
Après quelques dizaines de km de piste après le passage, tout
ça avec le signal du filtre à particules allumé, nous regagnons une belle route
asphaltée qui traverse un salar du Nord de l’Argentine.
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Salar exploité |
Nous pensions avoir
évité le pire avec la voiture, mais au bout de quelques kilomètres, à 3200 mètres
d’altitude quand même, le moteur se met de nouveau en sécurité… Il faut prévoir
un nouveau passage au garage, ce qui modifie un peu notre parcours.
Nous décidons donc de rejoindre directement San Salvador de
Jujuy (prononcé « rourouille »), une petite ville à 180 km de la
frontière, où se trouve un grand garage VW. Pour gagner San Salvador, nous empruntons
une route super sympa, avec un nombre de lacets très impressionnant, le cauchemar
des 38 tonnes qui roulent à moins de 20km/h, le pied sur le frein. Nous passons
du soleil à la grisaille puis au brouillard et petit crachin tout ça sur
quelques kilomètres.
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Etonnants drapés |
Nous arrivons à San Salvador en fin d’après-midi et trouvons
le garage en centre-ville. Malheureusement, l’atelier se trouve dans un autre
garage, en périphérie. Nous sommes un peu perdus malgré les indications, mais
heureusement, en demandant des infos à une dame qui passe à côté de la voiture,
elle interpelle son mari qui prend sa voiture et nous amène sur la bonne route.
Après, il n’y plus qu’à suivre les panneaux. Nous arrivons dans ce grand
garage, où le chef d’atelier nous donne RDV pour le lendemain à 8h00, et nous conseille
de dormir dans la grande station-service Axion qui se trouve à côté du garage…
C’est « tranquillo, hay agua caliente y todo ! » ;
effectivement, une station-service Axion toute neuve, avec douches chaudes et à
peu près propres, petit resto avec un wifi pas trop mauvais, et de la place
pour se garer et dormir à côté des camions…
Une nuit relativement tranquille, et réveil à l’aube pour préparer
les affaires et arriver à 8h00 pétantes au garage. Sur place, de nouveau très bon
accueil ; c’est un beau garage tout vitré, ce qui permet de voir votre
voiture se faire réparer alors que vous attendez dans le salon d’accueil. Café
disponible, télévision, wifi, tout est bien. Auprès de la voiture, c’est un peu
le défilé, le chef d’atelier dit à Ben qu’ils ne voient pas ce type de voiture
par ici. Deux techniciens vont s’affairer plus de 3 heures, avec comme verdict
« le filtre à particules est plein » ! Le chef d’atelier indique
à Ben qu’ils n’ont pas ce type de filtre en Amérique du Sud, que certains
véhicules commencent à être équipés, mais pas aux mêmes normes qu’en Europe. Et
puis, il y à peu de véhicules particuliers diesel, ils roulent à l’essence ou
au GNV (Gaz). De toute façon, nous n’avions pas l’intention de le changer… Ils
entament donc le nettoyage du filtre, il faut le démonter, et le frotter pour
que les particules tombent… C’est simple et manuel, mais il faut le faire…
Dernier diagnostic avec la valise, et vers midi, tout est bon. Le chef
d’atelier tend les clefs à Ben et propose de repasser plus tard pour la
facture. Ça c’est de la confiance… En début d’après-midi, Ben repasse, et le
chef d’atelier lui dit que le technicien responsable ne veut pas être payé,
qu’il est content d’avoir travaillé sur ce type de voiture, et qu’il considère
cela comme une formation. Du coup, une bouteille de coca pour le remercier sera
très bien… Là, c’est vraiment du service client !!! Donc Ben part en
centre-ville pour trouver un peu de cash (toujours pas évident d’obtenir de
l’argent liquide dans les distributeurs) et acheter quelques bouteilles, ils
sont quand même nombreux à bosser dans le garage ! Mais il n’ose pas
apporter d’alcool, ça le ferait pas au boulot.
Au final, ce petit moment pénible se transforme en une belle
expérience, c’est sympa.
Vers 17h00, départ vers le nord pour voir ce que nous n’avions
pas eu le temps de visiter en descendant, à commencer par Purmamarca, le
village à la colline aux 7 couleurs, où nous pensons dormir.
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La colline aux 7 couleurs de Purmamarca |
En arrivant, nous
nous mettons à la recherche d’un petit camping, mais les prix sont exorbitants
partout, du coup, nous décidons de dormir dans la montagne. C’est très joli
toutes ces couleurs au coucher du soleil, mais il y a beaucoup de vent et la
nuit est un peu mouvementée…
Réveil un peu fatigué, on décide de prendre un
petit déjeuner dans le village. Il est 7h30, on se dit qu’on a une petite marge
avant l’arrivée massive des cars touristiques. Mais non, ils arrivent en même
temps… Petit tour dans le village où il n’y a pas vraiment de vie à part les
touristes. On n’est pas super fan. Café (pas bon) pris rapidement, et on repart
vite vers le nord, pas génial ce village, très superficiel. On rejoint
Humahuaca, à une centaine de km. Sur la route, dans les gorges, pas mal de
champs cultivés, avec les agriculteurs qui labourent leurs parcelles patiemment
avec leur âne.
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Un peu bizarre, mais on aime bien observer les cimetières; on a l'impression d'en savoir un peu plus sur la région que l'on visite et ses habitants. |
Humahuaca est un petit village beaucoup plus intéressant que
Purmamarca. Il y a un petit marché sympa, quelques monuments, un musée
archéologique, des petites rues sinueuses. Sous le charme, nous passons un peu plus de temps que prévu sur place, pour récolter plein d’informations sur le village afin de permettre à Louise de travailler sur un exposé pour le CNED.
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Regardez-bien, l'échoppe a été construite autour des arbres! |
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C'est la journée mondiale de lutte contre le cancer du sein. Rassemblement devant le monument de l'Indépendance |
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Un vieux cactus qui sert de banc |
Nous
prenons ensuite une piste sur une trentaine de kilomètres afin de monter à 4200
mètres et observer la montagne aux 14 couleurs, El Hornocal. La lumière n’est
pas la meilleure mais c’est vraiment étonnant et très beau quand même. Ça nous
rappelle un peu le cratère de Maragua en Bolivie.
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Siestoune ébouriffante |
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On trouve même du orange et du turquoise au fond ! |
Nous redescendons en fin d’après-midi et Louise continue ses
recherches sur la ville à la bibliothèque d’une des écoles avec Keral. Super
accueil de la documentaliste.
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En redescendant |
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La jolie école où Louise a fait ses recherches |
On repart ensuite vers San Salvador de Jujuy. On se dit
qu’on s’arrêtera sur la route pour dormir, mais finalement, nous poussons
jusqu'à notre station-service Axion où nous arrivons à la tombée de la nuit. Il
nous faut retourner au garage car à 10 km de San Salvador en remontant vers Purmamarca,
nous avons reçu un magnifique impact de pierre sur le pare-brise en croisant un
trente-huit tonnes ; impact heureusement atténué et préservé par un beau
pansement occlusif. Ça manquait un peu à Keral de manier le Tegaderm ! En
plus, en roulant de nuit (ça ne nous arrive quasi jamais, on évite au maximum),
nous nous sommes aperçus que nous éclairions les étoiles. Les conducteurs qui
nous croisent n’aiment pas trop et on les comprend. Donc nouveau passage au
garage, nouvel accueil très sympa, réglage des phares en 5 minutes, mais ils ne
peuvent rien faire pour le pare-brise. Ils nous proposent d’essayer au garage
de Salta, notre prochaine étape, à une centaine de kilomètre au sud.
Salta est une étape importante pour nous, car c’est dans
cette ville que nous avons fait livrer les documents du CNED pour Louise. Selon
le suivi électronique du colis, celui-ci est bien à Salta, mais en attente de
distribution depuis plus de deux semaines à « el Correo Argentina ».
On essaiera demain. On se rend donc au camping municipal, qui entoure une
piscine de plus de 300 mètres sur 200… Même vide, elle est impressionnante. Elle
ne fonctionne que deux mois par an l’été, et on imagine aisément la foule qu’il
peut y avoir dans l’eau quand il fait chaud ici.
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Belle aire de jeux pour les récrées |
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Petit cours de guitare avec Esteban, un musicien sur la route |
Le lendemain matin, donc, c’est parti pour la poste. Facile
à trouver mais difficile de se garer dans la ville. Et là, le parcours du
combattant démarre. Première étape, faire la queue avec les autres
« clients », qui s’étend sur plusieurs mètres dans la rue. Arrivé au
guichet, quelques dizaines de minutes plus tard, il faut faire la queue a un
autre guichet au premier étage afin de récupérer le numéro. Une fois le numéro
récupéré, il faut redescendre pour faire la queue au niveau des colis
internationaux, pour la douane. Mais le colis est adressé au nom de notre
contact sur place, avec heureusement notre nom qui apparaît sur le colis (mais
pas sur le récépissé !) ; du coup, on refait la queue à côté pour que
le préposé puisse vérifier sur le colis lui-même que notre nom apparaît bien.
Mais pour qu’il puisse nous donner l’accord pour récupérer le colis, il faut
une copie du passeport, et pas de photocopieuse à la poste, il y en a une en
face… On fournit la photocopie, qui est soigneusement agrafée avec le récépissé,
et on refait la queue à la douane… Et cette fois, c’est bon, on peut récupérer
le colis qu’il faut ouvrir devant les douaniers, plus pour vérifier le contenu
qu’autre chose. Tout cela nous aura pris 4 heures. A priori on serait dans la
moyenne. Tous ceux qui doivent recevoir un colis subissent ce fonctionnement de
la poste. Nous rencontrons dans l’une des queues, Daniel, qui vit à Salta avec
son beau- père français. Il travaille dans une agence de tourisme. Il parle
très bien français car il a vécu à Toulouse plusieurs années dans son
adolescence avant de revenir. Lui attend un colis en provenance de France que
qui a adressé sa sœur. C’est son cadeau d’anniversaire, une paire de chaussures,
mais en complétant le formulaire sur internet, il s’est trompé en indiquant la
valeur estimée du contenu du colis. Et du coup, celui-ci est bloqué. Pour le
débloquer, il doit régulariser une taxe, supérieure à la valeur du colis, et il
ne peut rien modifier, de fait, il est obligé de se déplacer pour tenter
d’obtenir la modification de la valeur qu’il a indiqué sur internet. Pour ce
faire, il a dû prendre sa journée, et c’est la même chose pour la plupart des
argentins, et ils sont nombreux, que nous croisons à la poste. En moyenne,
c’est 5 heures d’attente… Là aussi c’est une expérience, et on se dit que
finalement, la poste en France, et bien c’est pas si mal…. On est contents, on
a le colis et on a eu le plaisir de rencontrer Daniel.
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Trop contente d'avoir enfin ses livrets pour travailler |
Après cette belle aventure, quelques courses, et retour au
camping pour un bon petit barbec. Entre le pressing (ça devenait urgent…) et la
nécessité d’avancer sur le travail scolaire, on passera finalement 3 jours
complets à Salta sans vraiment visiter la ville à part en voiture. Elle ne nous
a pas emballés plus que ça, on n’a pas eu l’impression de rater vraiment
quelque chose.
Direction Cordoba, plus au sud, où nous allons essayer de
croiser une famille argentine avec qui nous avions sympathisé à Puerto Iguazu
quelques semaines plus tôt. Il y a encore des belles choses à voir sur le
chemin.
Que de belles couleurs et de belles lumières ! on en prend plein les yeux, merci les copains, c'est tellement beau !
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