14- Jujuy - Salta - Retour en Argentine

Après quelques jours passés dans le magnifique désert d’Atacama, nous voici de retour en Argentine pour entamer notre descente rapide vers Ushuaia, avec une étape principale tout de même, la péninsule Valdès.
Nous passons donc le poste frontière au Paso de Sico le 17 octobre, autorisation de rester en Argentine pour 90 jours. On a un peu de temps devant nous, mais il va falloir tout de même accélérer un peu si nous voulons arriver aux États-Unis pour la fin de notre voyage.
Juste après le poste frontière, on continue à en prendre plein les yeux

Après quelques dizaines de km de piste après le passage, tout ça avec le signal du filtre à particules allumé, nous regagnons une belle route asphaltée qui traverse un salar du Nord de l’Argentine.

Salar exploité

Nous pensions avoir évité le pire avec la voiture, mais au bout de quelques kilomètres, à 3200 mètres d’altitude quand même, le moteur se met de nouveau en sécurité… Il faut prévoir un nouveau passage au garage, ce qui modifie un peu notre parcours.
Nous décidons donc de rejoindre directement San Salvador de Jujuy (prononcé « rourouille »), une petite ville à 180 km de la frontière, où se trouve un grand garage VW. Pour gagner San Salvador, nous empruntons une route super sympa, avec un nombre de lacets très impressionnant, le cauchemar des 38 tonnes qui roulent à moins de 20km/h, le pied sur le frein. Nous passons du soleil à la grisaille puis au brouillard et petit crachin tout ça sur quelques kilomètres.


Etonnants drapés
Nous arrivons à San Salvador en fin d’après-midi et trouvons le garage en centre-ville. Malheureusement, l’atelier se trouve dans un autre garage, en périphérie. Nous sommes un peu perdus malgré les indications, mais heureusement, en demandant des infos à une dame qui passe à côté de la voiture, elle interpelle son mari qui prend sa voiture et nous amène sur la bonne route. Après, il n’y plus qu’à suivre les panneaux. Nous arrivons dans ce grand garage, où le chef d’atelier nous donne RDV pour le lendemain à 8h00, et nous conseille de dormir dans la grande station-service Axion qui se trouve à côté du garage… C’est « tranquillo, hay agua caliente y todo ! » ; effectivement, une station-service Axion toute neuve, avec douches chaudes et à peu près propres, petit resto avec un wifi pas trop mauvais, et de la place pour se garer et dormir à côté des camions…
Une nuit relativement tranquille, et réveil à l’aube pour préparer les affaires et arriver à 8h00 pétantes au garage. Sur place, de nouveau très bon accueil ; c’est un beau garage tout vitré, ce qui permet de voir votre voiture se faire réparer alors que vous attendez dans le salon d’accueil. Café disponible, télévision, wifi, tout est bien. Auprès de la voiture, c’est un peu le défilé, le chef d’atelier dit à Ben qu’ils ne voient pas ce type de voiture par ici. Deux techniciens vont s’affairer plus de 3 heures, avec comme verdict « le filtre à particules est plein » ! Le chef d’atelier indique à Ben qu’ils n’ont pas ce type de filtre en Amérique du Sud, que certains véhicules commencent à être équipés, mais pas aux mêmes normes qu’en Europe. Et puis, il y à peu de véhicules particuliers diesel, ils roulent à l’essence ou au GNV (Gaz). De toute façon, nous n’avions pas l’intention de le changer… Ils entament donc le nettoyage du filtre, il faut le démonter, et le frotter pour que les particules tombent… C’est simple et manuel, mais il faut le faire… Dernier diagnostic avec la valise, et vers midi, tout est bon. Le chef d’atelier tend les clefs à Ben et propose de repasser plus tard pour la facture. Ça c’est de la confiance… En début d’après-midi, Ben repasse, et le chef d’atelier lui dit que le technicien responsable ne veut pas être payé, qu’il est content d’avoir travaillé sur ce type de voiture, et qu’il considère cela comme une formation. Du coup, une bouteille de coca pour le remercier sera très bien… Là, c’est vraiment du service client !!! Donc Ben part en centre-ville pour trouver un peu de cash (toujours pas évident d’obtenir de l’argent liquide dans les distributeurs) et acheter quelques bouteilles, ils sont quand même nombreux à bosser dans le garage ! Mais il n’ose pas apporter d’alcool, ça le ferait pas au boulot.
Au final, ce petit moment pénible se transforme en une belle expérience, c’est sympa.
Vers 17h00, départ vers le nord pour voir ce que nous n’avions pas eu le temps de visiter en descendant, à commencer par Purmamarca, le village à la colline aux 7 couleurs, où nous pensons dormir.

La colline aux 7 couleurs de Purmamarca
En arrivant, nous nous mettons à la recherche d’un petit camping, mais les prix sont exorbitants partout, du coup, nous décidons de dormir dans la montagne. C’est très joli toutes ces couleurs au coucher du soleil, mais il y a beaucoup de vent et la nuit est un peu mouvementée…


Réveil un peu fatigué, on décide de prendre un petit déjeuner dans le village. Il est 7h30, on se dit qu’on a une petite marge avant l’arrivée massive des cars touristiques. Mais non, ils arrivent en même temps… Petit tour dans le village où il n’y a pas vraiment de vie à part les touristes. On n’est pas super fan. Café (pas bon) pris rapidement, et on repart vite vers le nord, pas génial ce village, très superficiel. On rejoint Humahuaca, à une centaine de km. Sur la route, dans les gorges, pas mal de champs cultivés, avec les agriculteurs qui labourent leurs parcelles patiemment avec leur âne.

Un peu bizarre, mais on aime bien observer les cimetières; on a l'impression d'en savoir un peu plus sur la région que l'on visite et ses habitants. 
Humahuaca est un petit village beaucoup plus intéressant que Purmamarca. Il y a un petit marché sympa, quelques monuments, un musée archéologique, des petites rues sinueuses. Sous le charme, nous passons un peu plus de temps que prévu sur place, pour récolter plein d’informations sur le village afin de permettre à Louise de travailler sur un exposé pour le CNED.

Regardez-bien, l'échoppe a été construite autour des arbres!



C'est la journée mondiale de lutte contre le cancer du sein. Rassemblement devant le monument de l'Indépendance 

Un vieux cactus qui sert de banc 

Nous prenons ensuite une piste sur une trentaine de kilomètres afin de monter à 4200 mètres et observer la montagne aux 14 couleurs, El Hornocal. La lumière n’est pas la meilleure mais c’est vraiment étonnant et très beau quand même. Ça nous rappelle un peu le cratère de Maragua en Bolivie. 


Siestoune ébouriffante


On trouve même du orange et du turquoise au fond !

Nous redescendons en fin d’après-midi et Louise continue ses recherches sur la ville à la bibliothèque d’une des écoles avec Keral. Super accueil de la documentaliste.

En redescendant
La jolie école où Louise a fait ses recherches
On repart ensuite vers San Salvador de Jujuy. On se dit qu’on s’arrêtera sur la route pour dormir, mais finalement, nous poussons jusqu'à notre station-service Axion où nous arrivons à la tombée de la nuit. Il nous faut retourner au garage car à 10 km de San Salvador en remontant vers Purmamarca, nous avons reçu un magnifique impact de pierre sur le pare-brise en croisant un trente-huit tonnes ; impact heureusement atténué et préservé par un beau pansement occlusif. Ça manquait un peu à Keral de manier le Tegaderm ! En plus, en roulant de nuit (ça ne nous arrive quasi jamais, on évite au maximum), nous nous sommes aperçus que nous éclairions les étoiles. Les conducteurs qui nous croisent n’aiment pas trop et on les comprend. Donc nouveau passage au garage, nouvel accueil très sympa, réglage des phares en 5 minutes, mais ils ne peuvent rien faire pour le pare-brise. Ils nous proposent d’essayer au garage de Salta, notre prochaine étape, à une centaine de kilomètre au sud.
Salta est une étape importante pour nous, car c’est dans cette ville que nous avons fait livrer les documents du CNED pour Louise. Selon le suivi électronique du colis, celui-ci est bien à Salta, mais en attente de distribution depuis plus de deux semaines à « el Correo Argentina ». On essaiera demain. On se rend donc au camping municipal, qui entoure une piscine de plus de 300 mètres sur 200… Même vide, elle est impressionnante. Elle ne fonctionne que deux mois par an l’été, et on imagine aisément la foule qu’il peut y avoir dans l’eau quand il fait chaud ici.

Belle aire de jeux pour les récrées
Petit cours de guitare avec Esteban, un musicien sur la route

Le lendemain matin, donc, c’est parti pour la poste. Facile à trouver mais difficile de se garer dans la ville. Et là, le parcours du combattant démarre. Première étape, faire la queue avec les autres « clients », qui s’étend sur plusieurs mètres dans la rue. Arrivé au guichet, quelques dizaines de minutes plus tard, il faut faire la queue a un autre guichet au premier étage afin de récupérer le numéro. Une fois le numéro récupéré, il faut redescendre pour faire la queue au niveau des colis internationaux, pour la douane. Mais le colis est adressé au nom de notre contact sur place, avec heureusement notre nom qui apparaît sur le colis (mais pas sur le récépissé !) ; du coup, on refait la queue à côté pour que le préposé puisse vérifier sur le colis lui-même que notre nom apparaît bien. Mais pour qu’il puisse nous donner l’accord pour récupérer le colis, il faut une copie du passeport, et pas de photocopieuse à la poste, il y en a une en face… On fournit la photocopie, qui est soigneusement agrafée avec le récépissé, et on refait la queue à la douane… Et cette fois, c’est bon, on peut récupérer le colis qu’il faut ouvrir devant les douaniers, plus pour vérifier le contenu qu’autre chose. Tout cela nous aura pris 4 heures. A priori on serait dans la moyenne. Tous ceux qui doivent recevoir un colis subissent ce fonctionnement de la poste. Nous rencontrons dans l’une des queues, Daniel, qui vit à Salta avec son beau- père français. Il travaille dans une agence de tourisme. Il parle très bien français car il a vécu à Toulouse plusieurs années dans son adolescence avant de revenir. Lui attend un colis en provenance de France que qui a adressé sa sœur. C’est son cadeau d’anniversaire, une paire de chaussures, mais en complétant le formulaire sur internet, il s’est trompé en indiquant la valeur estimée du contenu du colis. Et du coup, celui-ci est bloqué. Pour le débloquer, il doit régulariser une taxe, supérieure à la valeur du colis, et il ne peut rien modifier, de fait, il est obligé de se déplacer pour tenter d’obtenir la modification de la valeur qu’il a indiqué sur internet. Pour ce faire, il a dû prendre sa journée, et c’est la même chose pour la plupart des argentins, et ils sont nombreux, que nous croisons à la poste. En moyenne, c’est 5 heures d’attente… Là aussi c’est une expérience, et on se dit que finalement, la poste en France, et bien c’est pas si mal…. On est contents, on a le colis et on a eu le plaisir de rencontrer Daniel.

Trop contente d'avoir enfin ses livrets pour travailler
Après cette belle aventure, quelques courses, et retour au camping pour un bon petit barbec. Entre le pressing (ça devenait urgent…) et la nécessité d’avancer sur le travail scolaire, on passera finalement 3 jours complets à Salta sans vraiment visiter la ville à part en voiture. Elle ne nous a pas emballés plus que ça, on n’a pas eu l’impression de rater vraiment quelque chose.

Direction Cordoba, plus au sud, où nous allons essayer de croiser une famille argentine avec qui nous avions sympathisé à Puerto Iguazu quelques semaines plus tôt. Il y a encore des belles choses à voir sur le chemin.

1 commentaire:

  1. Que de belles couleurs et de belles lumières ! on en prend plein les yeux, merci les copains, c'est tellement beau !

    RépondreSupprimer