12- Bolivie 3 : Uyuni et le Sud Lipez

29 septembre 2016
Nous voilà partis pour Uyuni et le Sud Lipez, notre dernière destination en Bolivie pour cette fois-ci. On a hâte d’avoir sous nos yeux les paysages de fou devant lesquels nous bavons depuis si longtemps grâce aux blogs d’autres voyageurs ;-).
Sur la route, nous nous arrêtons pour dormir en montagne. Il fait froid, il y a du vent, mais on est tranquille et c’est déjà tellement beau ! 





Au réveil, les enfants se mettent au travail pour le CNED et surtout à courir après leurs feuilles qui s’envolent à chaque bourrasque.

Nos voisins de camping
En route pour Uyuni un peu après midi. Festival de paysages incroyables : 



On est subjugué par la vue très impressionnante sur le Salar en arrivant. On ne s’attendait pas à avoir une vue d’ensemble comme ça. C’est magnifique.





Uyuni est une petite ville paumée à la limite du Salar ; on se demande un peu qui a eu l’idée d’installer une ville dans un milieu aussi inhospitalier. La ville est approvisionnée en eau très régulièrement par camion, il fait très froid la nuit, et la seule source de revenu semble être le tourisme.


On se rend à l’hostal El Viajero, la seule adresse qui semble proposer ce qu’on cherche, à savoir, un parking safe, des WC et douche si possible. C’est une sorte de motel avec une petite cour intérieure où de nombreux guides ont l’habitude de garer leur véhicule donc c’est vite blindé le soir. Heureusement on est plutôt compact avec la tente de toit donc Keral arrive à nous faire rentrer, après une longue discussion avec la responsable, qui, passé l’abord plutôt froid, est adorable. Faut dire qu’elle est infirmière à la base donc ça rapproche. Elle a fait plusieurs années d’humanitaire un peu partout en Amérique du Sud et s’est arrêtée à la naissance de sa fille. Elle a pris ce job, un peu forcée et dit souffrir des conditions climatiques de la région et de l’isolement de la ville. Elle attend de pouvoir repartir chez elle vers Cochabamba si tout va bien dans un an.  Sa fille et son amie de passage ont le même âge que Louise, et le courant passe tout de suite très bien entre les 4 nénettes. Même si elles ne se comprennent pas toujours, la communication est simple et elles apprennent à se servir du dictionnaire du coup. C’est trop mignon de les voir s’organiser.


Une nuit au frais (oui, il fait froid la nuit à Uyuni) puis petit-déj en compagnie de Paolo, un motard italien vivant en Australie. Il vient de passer 2 jours d’enfer dans le Sud Lipez, notre étape suivant le Salar. Il nous dit que c’est très cassant, avec des passages de sable limites et qu’on se perd facilement… Pas très rassurant mais on se sent quand même prêt à tenter le coup. On a des bonnes cartes, on a pour l’instant confiance dans la voiture, on est prudent et on a tout notre temps. On pourra toujours faire demi-tour ! On sortira quand même en prévision, les plaques de désensablage qui séjournent sous le matelas de la tente de toit depuis le départ … On passe 2 heures à discuter autour d’un café brésilien préparé dans notre fidèle cafetière italienne. Paolo est heureux de retrouver des saveurs authentiques après des mois de café instantané ou hyper sucré d’office. Après une journée sur le Salar, il prendra la direction du Brésil. Encore une belle rencontre. !
A nous de prendre la route vers l’entrée du Salar, à une vingtaine de kilomètres de Uyuni. On y est ! Ça y est ! Keral est surexcitée… Lunettes de soleil pour tout le monde et c’est parti !
On passe à côté d’hôtels de sel et bien-sûr de la grande sculpture du Dakar.



Première satisfaction pour les enfants, et notamment pour Thomas qui attend ça depuis bien 2 ans : première leçon de conduite. Cet immense terrain plat (100km sur 100km environ), avec quelques trous, mais sans réel danger est le bon endroit pour commencer.





On s’arrête pour la première nuit derrière l’île Incahuasi, dite l’île aux cactus, passage de tous les tours opérateurs. C’est sans surprise très venteux et froid dès qu’on n’est plus au soleil, mais on s’installe tranquillement aussi à l’abri de l’île que possible. Le couché de soleil est magnifique. 





Vers une heure du matin, le vent s’est calmé ; c’est plus simple pour dormir…
Petit déj, et au travail, on ne perd pas les bonnes habitudes (bon, en fait on n’en a pas encore vraiment mais on essaye). Ce matin, c’est du Alain Souchon pour Louise qui doit mémoriser « J’ai dix ans ». Ben n’échappe pas à la question : « Mais Papa, pourquoi il dit des gros mots le monsieur dans sa chanson ? C’est l’école qui nous dit d’apprendre des gros mots ? » ; mais finalement, ça rentre assez facilement, une fois tous les mots et images expliqués. Pour apprendre, on part se balader sur le Salar, et on tombe sur deux vieux camions de pompier autrichiens, conduits par des néerlandais. Il s’agit des camions d’accompagnement de 25 cyclistes de toutes nationalités, qui descendent du Pérou, et se rendent dans le sud de l’Argentine… Respect.




Nous nous apprêtions à repartir, quand un quad vient nous voir pour nous demander les 30 bolivianos par personne d’accès à l’ile… Keral explique que nous ne sommes pas sur l’île, et que nous ne paierons rien… Après le passage de 3 quad, dont le grand chef de la sécurité, nous partons, un peu agacés, mais sans avoir payé, question de principe… Par contre, ça sera plus dur pour nos nouveaux amis cyclistes qui sont en pleine discussion au moment de notre départ…
Nous nous dirigeons vers une seconde île, un peu plus grande, l’île Pescado, qui n’est pas sur le chemin des tours opérateurs, c’est plus tranquille. On déjeune dans une petite crique avant de prendre quelques photos rigolotes en jouant avec les perspectives sur le salar tout blanc. 

Une soucoupe volante? Non une île au loin




On fait ensuite un petit tour pour s’approcher du volcan Tunupa, qui nous semblait petit de loin mais qui en réalité culmine à 5500 mètres tout de même. Retour vers notre petite crique au calme pour la nuit. Encore un beau couché de soleil. Demain, retour sur Uyuni pour préparer le périple dans le sud Lipez.






A la sortie du Salar, passage obligatoire par la case lavadero car le sel, les voitures n’aiment pas. Et là c’est du sérieux : la voiture est installée sur un pont, la pompe mise en marche, et c’est parti pour plus de 30 minutes de lavage méticuleux au balai et sous haute pression genre lance de pompier, 4 shampoings, lavage du bas de caisse, … la totale. La voiture n’a jamais été aussi propre. 

Zoom sur les stickers qu'on a fait faire à Buenos Aires


L’inconvénient, c’est qu’il y a tellement de pression que l’eau pénètre à l’intérieur aussi… mais pas grave, Maïder est là pour éponger !
Retour donc dans notre cour d’hostal, où les filles sont heureuses de retrouver leurs nouvelles amies.


Après le Cned, on part faire un méga plein de nourriture et eau au très chouette mercado central. La voiture est pleine à craquer, c’est bon, on peut tenir largement 5-6 jours.
Petite halte au cimetière des trains, à la sortie de la ville. C’est très impressionnant, sur une vieille voie de chemin de fer, des dizaines de locomotives à vapeur, wagons de tous les âges, sont alignés les uns derrière les autres. Un super jeu pour les enfants, avec un papa un peu flippé de les voir grimper sur ces gros morceaux de métal… 








Après plus de deux heures à crapahuter, il est temps de partir. A nous le sud Lipez, ses Salars, ses lagunas de toutes les couleurs et paysages lunaires ! Tout ça en croisant les doigts et serrant les fesses car nous avons toujours en tête les mises en gardes de notre ami motard italien / australien. On prend la piste prise empruntée par tous les tours opérateurs donc au pire, on trouvera du monde pour nous aider.
Au début la piste est très bonne, première nuit facile, puis nous rentrons dans le vif, ça monte, ça monte, mais sur une piste qui reste correcte. On croise nos premiers flamants roses. 




En fin de journée, on s’installe dans un coin sympa près de la Valle de Rocas qui nous offre un abri du vent tout relatif. 



Des guanacos

Pas facile de préparer le diner, faire la vaisselle, etc … mais on peut se réchauffer avant d’aller se coucher autour d’une bonne partie de tarot dans la voiture. D’autant qu’on est le 5 octobre ; Ben n’aura qu’une allumette à souffler mais c’est avec tout notre cœur qu’on lui chantera joyeux anniversaire. Attention les oreilles, heureusement qu’on est seul à plusieurs km à la ronde…



Comme d’habitude, le vent se calme vers 1 heure du matin, et le lever est très ensoleillé. Nous reprenons la pista, traversons le joli petit village de Villa Mar où nous rencontrons des vacanciers français originaires de Bretagne de passage dans le coin. Après le village, la piste devient vraiment dure, beaucoup de cailloux, mais ça passe, et le paysage nous enchante. Nous passons dans un canyon entouré de verdure où paissent de nombreux lamas. Nous sommes à plus de 3000 mètres d’altitude, et ce paysage calme, vert, avec ses petits ruisseaux, et très reposant.
Ça l’est moins pour la voiture, mais ça roule.





C’est à l’entrée dans le parc naturel, la Reserva Eduardo Avaroa, après le salar de Capina, que ça se gâte un peu… Le témoin de filtre à particule s’allume, et comme il n’est pas possible de rouler à plus de 10 – 15 km/h sur ces pistes sauf à se faire un cardan, impossible de le nettoyer. De fait, le moteur se met en sécurité lui aussi, et il nous reste plus de 100 km de ce traitement, dont des passages très hauts, au-dessus du Mont Blanc. Maintenant qu’on est là, on verra, et même avec le moteur en sécurité, la voiture continue d’avancer. On décide cependant de ne pas faire le détour prévu pour aller voir les fameux rochers en forme d’arbres. C’est un peu dur à avaler, si près du but, mais ça n’aurait pas été raisonnable.
Nous arrivons sur la Laguna Colorada ; c’est magnifique. Une belle lagune de plusieurs km perdue à 3700m, toute rouge et rose, pleine de flamants roses. Petite balade à pied dans le vent glacial et de nombreuses photos. 




Il est encore tôt mais il y a un petit canyon accessible juste après la laguna, et on décide de s’y installer pour la nuit, toujours pour se protéger un peu. Pour commencer, Ben essaye de réanimer un peu la voiture en lui donnant les 30 litres de gasoil brésilien conservés en bidons. C’est toujours mieux que le diesel Bolivien (renseignements pris, le diesel bolivien contient plus de 5000 ppm de soufre, contre moins de 1 ppm pour le diesel commun que nous utilisons en Europe, et que l’on retrouve en argentine…)


Pour le diner, on apprend qu’il est utopique de vouloir faire cuire quoi que ce soit à l’extérieur à ces températures. Après 2 heures de cuisson et 1 bouteille de gaz, on mange péniblement risotto gluant et croquant, hummm ! Vaisselle rapide en compagnie d’un « lapin » un peu étrange et très curieux qui fait la joie des enfants, et au lit.





Bon, là, franchement on a eu froid même tout habillé avec les sacs à viande polaires et les sacs montagne « -30°C ». La température est descendue à -12°C…
Mais le soleil est au rendez-vous au réveil, l’atmosphère se réchauffe très vite dans ce paysage magnifique et surtout, la voiture accepte de redémarrer. Va falloir qu’elle tienne le coup car le plus difficile reste à faire : on monte aujourd’hui au-dessus de 4950 mètres d’altitude.



Premier arrêt au Sol de Mañana où il y a des petits geysers. C’est très impressionnant de voir ces fumeroles et de ces bulles de boues, sentir cette forte odeur de soufre juste à quelques dizaines de centimètres de nos pieds. Les enfants sont impressionnés, et les parents ravis.




En repartant, on croise un convoi un peu inattendu venant du Chili… En effet, un Toyota Hilux logoté Pirelli nous fait signe de nous arrêter. Il est conduit par un français avec qui on échange quelques mots, et suivi …. d’une dizaine de magnifiques Bentley 4x4…. Nous apprendrons un peu plus tard qu’il s’agit de gros clients Bentley qui ont été invités à essayer le nouveau modèle Bentley dans des conditions extrêmes… On peut dire qu’ils sont servis, et nous, ça nous change des vieux Range qui fument, et des Toy défoncés… En tout cas ça faisait très James Bond comme scène.


Nous poursuivons notre chemin sur ces pistes toujours difficiles, mais dans un paysage vraiment splendide. Nous arrivons bientôt sur une nouvelle laguna, la laguna Salada, qui est en partie gelée (tu m’étonnes !), mais où l’on trouve à son extrémité une source d’eau chaude, exploitée en petite piscine. Malheureusement, il est midi, et c’est l’arrêt obligé de tous les tours opérateurs. Les filles filent profiter de cette piscine à 37°C, et sont trop heureuses de discuter avec des francophones qui sont ici très nombreux.







Un petit bain et puis s’en vont ; nous repartons rapidement en direction de la fameuse Laguna Verde. La piste s’améliore, même si le moteur est toujours en sécurité. Nous passons le long du désert Salvador Dali, surprenant : un désert de sable parsemé de grands rochers isolés aux formes diverses et accolé à une montagne qui va du blanc au brun par un camaïeux d’ocres et terre d’argile… C’est vrai que cet ensemble donne l’impression d’une œuvre d’art mais non, c’est dame nature qui nous offre ce spectacle !




On croise 3 cyclotouristes courageux, qui font les différentes lagunes. On dit courageux, car il fait très froid, le vent de face est omniprésent et ils doivent supporter la poussière très fine que les 4x4 des tours opérateurs leur balancent en roulant à fond sans les calculer.
Nous arrivons peu de temps après à la Laguna Blanca, séparée de quelques centaines de mètres de la Laguna Verde, d’un bleu vert profond. Dans la Blanca, quelques flamants roses, mais dans la Verde, rien… On apprend que la couleur verte est due au cuivre contenu dans ses eaux, mais également à la forte concentration de magnésium et d’arsenic… Y’a mieux pour se baigner et on comprend la préférence des flamants roses.
Bon, vous êtes donc devant des lagunes magnifiques, c’est déjà génial, mais en plus, vous avez en toile de fond, l’impressionnant volcan Licancàbur avec son cône parfait qui dépasse les 5900 mètres (la Laguna Verde se trouve à 4200 mètres). C’est émouvant de beauté.  






Ces deux lagunes marquent aussi la sortie du parc national, et la fin de notre très beau périple en Bolivie. On remonte jusqu’au poste frontière bolivien, planté en haut d’un col, à 4500 mètres d’altitude, en plein vent… C’est la punition ultime pour ces pauvres douaniers, à notre avis, d’autant qu’il faut sortir de la cabane pour ouvrir la barrière… Pas fous les chiliens, leur poste frontière se trouve au chaud à 40 km, à San Pedro de Atacama. Donc on sort pendant une petite heure de Bolivie, sans pour autant entrer au Chili… Mais le nouveau poste frontière sera bientôt opérationnel un peu plus haut, on n’est pas très inquiet pour eux…

Poste frontière bolivien
Au final, notre excursion bolivienne, qui devait initialement durer 15 jours selon notre « plan », aura duré près d’un mois. Un mois plein de surprises, on en a pris plein les yeux, c’est un magnifique pays. 

Maintenant, on redescend sur Terre, il est temps d’essayer de rejoindre Calama pour faire la vidange, et redonner un coup de jeune au Multivan, afin continuer notre voyage tranquillement.

2 commentaires:

  1. Hello la famille
    Je ne sais pas quand vous lirez mon message
    Je vous souhaite un joyeux Noël, une bonne année et une très bonne continuation dans votre voyage
    Continuez à nous faire partager ces superbes images
    Bises à tous les 5
    Gaelle, Elsa, Maeva et Ic

    RépondreSupprimer
  2. Hola amigos����
    Espero que lo esten pasando muy bien en su hermoso viaje, nosotros siempre estamos recordando lo bien que lo pasamos el poco tiempo que compartimos les dejo un abrazo gigante y muchos cariños a los niños

    Rossana,Camila,Felipe y Claudio

    ���� ����������������������������

    RépondreSupprimer