10- Bolivie 1 : de Puerto Suarez à Samaipata

Dimanche 11 septembre, nous partons de notre station-service de Corumbá, direction la frontière Bolivienne à quelques kilomètres.



Une longue queue de boliviens désirant entrer au Brésil attend devant le poste, mais ça va assez vite et une heure plus tard, nous avons nos tampons et nous pouvons aller au poste frontière bolivien. Personne de ce côté-là, mais on trouve l’atmosphère assez froide, on se sent moins à l’aise. C’est bizarre, on n’a fait que passer une frontière donc quelques mètres mais les 40° à l’ombre nous paraissent plus difficiles à supporter, il y a moins d’air et surtout moins de sourires, d’échanges.
Comme d’habitude, après avoir obtenu les tampons sur nos passeports, il nous faut obtenir l’autorisation d’importation temporaire du van ; on nous indique un petit bureau dans une rue étroite à quelques dizaines de mètres. L’employé des douanes est surpris, il me demande les photocopies des différents documents, pas de photocopieuse dans son petit bureau. Il faut trouver une agence de photocopies ouvertes, et qui accepte de nous faire ça, avant que l’agent n’aille déjeuner… jusque 16h… Tout se passe bien au final.
Après quelques courses dans différentes échoppes dans cette ambiance mollassonne et peu aimable, on est contents de prendre la route vers Santa Cruz à un peu plus de 600 km et de quitter cette ville frontière très oubliable.
Sur la route, quelques péages où on paie en fonction de la tête du client, c’est un peu surprenant… Pour nous, ça tombe bien, ils nous trouvent sympas !
Quelques heures plus tard, nous arrivons dans le petit village de Aguas Calientes qui doit son nom à la rivière d’eau chaude qui y passe. On avait bien envie de tester ! Nous trouvons un petit camping très sommaire mais pas cher et surtout juste au bord de la rivière. On se met direct à l’eau qui est à 37. Pas de galets et autres graviers qui défoncent les pieds mais un sable fin, tout doux qui bouillonne de gaz. Il y a des sortes de dépressions qui font qu’on s’enfonce par endroit jusqu’aux genoux. C’est un peu flippant au début car on a l’impression qu’on va être complètement aspiré mais au final c’est très rigolo. Bon, vu les 3 degrés d‘écart entre l’eau et l’air, ce n’est pas exactement rafraîchissant mais très relaxant.

        


                         

Nous rencontrons un couple de bretons en vacances chez un de leur ami qui habite à présent à Santa Cruz. Il nous dépeint une Bolivie pas très sympa… Mais nous verrons par nous-même.
Nous profitons de cet arrêt pour réellement tester notre filtre Katadyn, la Bolivie ayant d’autres règles concernant l’eau courante que les autres pays, on ne va pas prendre de risque. Et a priori, au nombre de nettoyage du filtre que nous sommes obligés d’effectuer, nous avons raison…
Les enfants bossent et passent de longues récrées les pieds dans l’eau.



Une petite communauté mennonite habite là à l’année dans des tentes. Tout le monde au camping respecte leur discrétion ce qui crée une ambiance très paisible.
Avant de repartir, nous montons sur les hauteurs de Santiago de Chiquitos faire une petite marche sympa. Il fait frais, il y a beaucoup de vent, mais ça fait du bien, et la vue est magnifique de là-haut.









Direction à présent Santa Cruz de la Sierra. La route est surprenante ; elle est en très bon état, il y a peu de passage, c’est tout droit, et selon le GPS, sur plus de 200 km, c’est tout plat, nous ne bougerons pas d’une altitude de 1200 mètres…


Après une nuit en forêt à se faire bouffer par des petits moucherons qui passent à travers les mailles de nos moustiquaires, nous arrivons à Santa Cruz, une ville développée en cercles concentriques qui rendent paradoxalement la conduite très difficile. Il ne vaut mieux pas avoir à faire demi-tour… Sauf que justement, nous nous mettons en quête d’un endroit où dormir car a priori, pas de camping dans cette grande ville et on est un peu paumé : en effet, nous avions repéré sur Ioverlander une auberge de jeunesse accolée à un parking mais elle n’est pas à l’endroit indiqué pourtant par Google maps et Maps.me… Après une bonne heure à tourner littéralement en rond on finit par la repérer à 2 anneaux de là. Malheureusement, l’auberge qui avait l’air très sympa, est complète. Il commence à être tard, nous n’avons rien repéré d’autre et nous n’avons aucune envie de repartir dans le bazar de la circulation. Nous demandons alors la possibilité de dormir dans le parking à côté pour profiter du wifi. Après de nombreux échanges, la gestionnaire du parking, qui n'est pas la propriétaire de l’auberge de jeunesse, accepte que nous passions la nuit.


C’est plutôt tranquille, un des boys qui s’occupe de laver les voitures dans le parking reste avec nous, tout va bien. Le lendemain, les enfants travaillent sur le parking et on arrive à joindre le CNED par Skype ; ils sont toujours incapables de nous dire quand nous recevrons les livrets de cours, peut-être octobre, peut-être novembre, … Rien n’est prévu en attendant pour les enfants dans notre cas ou qui n’ont pas une connexion de qualité. En tout cas nous sommes dans le centre d’une des villes principales de Bolivie et ça rame bien comme il faut…. Bref, pendant ce temps, Ben part arpenter la ville. Il nous faut du gaz car ça part très vite. Il tombe sur l’importateur de réchauds argentins, Guadeloupe, à moins de 100 mètres de notre parking et repart avec 16 bouteilles de gaz, et un nouveau réchaud, on ne sait jamais… C’est bien meilleur marché qu’en Argentine.
Retour au parking, il est 16h00, il faut vraiment partir… Petit désaccord quant au tarif, mais une fois que tout est réglé, nous nous dirigeons vers un coin insolite au sud de la ville : des dunes de sable fin où il nous est possible de passer la nuit. Nous sommes tranquilles pour la nuit, tout seuls au milieu du parc.

La périphérie de Santa-Cruz...
... toute proche du parc

Au matin, nous montons sur la dune principale.


Sur la piste déserte, les filles devant, Thomas les cheveux au vent




C'est plutôt joli de là-haut, mais nous sommes partis à l’arrache, sans eau ni casquette car on pensait en avoir pour une petite demi-heure… C’est finalement bien plus long… On revient desséchés et Louise proche du malaise… Trop nuls les parents.
Une fois réhydratés, nous repartons vers Santa Cruz, nous avons besoin de refaire le plein d’eau ! On en profite pour déjeuner dans une « cantine » un bif, œufs frits, salade riz, soupe, pour 13 bolivianos par personne (moins de 2€ !). C’est très bon et copieux, ça fait du bien.



Après quelques courses, nous décidons de retourner aux dunes pour la nuit avant de partir en direction de Samaipata, au sud-ouest. Ça y est, nous amorçons notre descente vers le grand sud ! Ben n’est pas mécontent de quitter Santa Cruz, la conduite dans cette ville est un cauchemar. C’est très dur en termes de concentration.
Mais la route qui nous mène à Samaipata n’est pas géniale. Il y a des bus et camions partout et surtout des dos d’âne tous les 200 mètres, des trous dans la route, bref, 3 heures pour faire moins de 100 km, et c’est asphalté, heureusement …

Certaines vues de la route sont quand même bien sympas
Nous arrivons à Samaipata et on décide de se faire une petite pause réparatrice dans un beau camping sur les hauteurs. Douche chaude, petite cuisine, des légumes du jardin que l’on peut cueillir à volonté et superbe vue sur la vallée, tout ça au calme. On souffle, on se pose, c’est top.

Véranda salle de classe
Cuisine ouverte sur la vallée
Samaipata est une petite ville très sympa, où il fait bon vivre avec un beau marché. Nous faisons la connaissance d’un jeune couple d’allemands, et d’une néerlandaise ; des backpackers qui se sentent si bien à Samaipata, qu’ils sont là depuis deux semaines. Nous en profitons pour échanger sur les différents coins visités. Très sympa.




On les a aussi convertis aux chamallows grillés
Il y a pas mal d’activités dans le coin, une visite d’un fort Inca qui est en cours de rénovation, quelques balades dans les collines, ou encore la visite d’une forêt primaire, où on trouve des fougères de plus de 10 mètres de haut (quand on sait que ça ne pousse que de 1,2 cm par an, je vous laisse faire le calcul, mais il y a quelques plantes qui ont vu passer pas mal de siècles… Il est conseillé de faire cette promenade accompagné d’un guide et on ne regrette pas. C’est une étudiante en tourisme originaire de Samaipata. Elle est passionnée et nous explique plein de choses. Notamment que cet endroit est trop escarpé pour avoir vu passer des dinosaures, et que les plantes ont ainsi pu être épargnées, ce qui explique leur âge. Magnifique, impressionnant. Malheureusement menacé par le propriétaire des terres qui ne mesure à priori pas la richesse et la fragilité de ce lieu.







Au retour à Samaipata, petite cantine sur la place, où une fois n’est pas coutume, nous croisons de jeunes français en balade. Du coup c’est bien à la bourre que nous prenons la route pour Sucre, notre prochaine destination.



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