6- Le voyage commence, montée à Iguazu

Jeudi 18 août, ça y est, nous avons enfin récupéré le Multivan cet après midi ! Départ vers Lujan, à 60 km de Buenos Aires, où on a plus de chance de trouver un camping où passer la première nuit. Premiers tours de roue dans l’agitation de Buenos Aires et déjà on ne respecte pas un principe de base que nous nous étions fixés : ne pas rouler de nuit et encore moins sans savoir où on va…  mais il est déjà 18 heures lorsque nous quittons les locaux de Silver Freight donc pas le choix, on y va !
On découvre ainsi le grand Buenos Aires et ses bouchons! Ben s’en sort comme un chef.

Ouverture du paquet de Skittels spécial récupération du van
Echangeur multicolore; les filles trouvent que c'est le plus beau paysage depuis le début du voyage... Les bras m'en tombent.

Arrivés dans les environs de Lujan, nous demandons notre chemin aux quelques personnes que nous croisons mais leurs indications sont contradictoires voire ils nous disent carrément qu’il n’y a pas de camping par ici… Pas supers à l’aise les Blot … Mais, notre bonne étoile nous plante un panneau ACA (Automobile Club Argentin) avec la petite tente à coté juste devant nous… Cool… Nous trouvons sans peine la station-service ACA, le camping est derrière… Mais il est fermé, il y a simplement 2 numéros de téléphone… Keral répète ses petites phrases types et tente d’appeler ; quelqu’un décroche ! On ne sait pas ce qu’il comprend mais 2 minutes plus tard, un grand gars plein d’entrain et super enthousiaste en voyant le van nous ouvre ! Halleluja !
On déguste notre bonne soupe Royco aux vermicelles grâce à notre bouilloire 12V de secours – eh oui la vente de bouteilles de gaz de camping est interdite dans le district de Buenos Aires donc on n’a pas pu anticiper là-dessus – Bref on est bien !
Bonheur d’être ici et d’avoir le sentiment de vraiment commencer notre petit circuit.
Bonne nuit de sommeil, et nous nous réveillons dans un grand parc entourés d’écureuils… On ne peut pas dire que nous sommes gênés par les voisins, nous sommes seuls dans le camping. En même temps, quelle idée de camper en plein hiver…

Cro mignon!
Nous passons la journée à préparer le van et ranger toutes nos affaires. Ça tient, parfait.
Mais alors que nous nous apprêtons à repartir sur Buenos Aires pour récupérer les autocollants du camion, petite surprise, les portes électriques ne se ferment plus… Plus de batterie ! La bouilloire a trop tiré sur les deux batteries, et elles sont trop faibles pour démarrer la voiture ; Ben pensait qu’il y avait une sécurité entre la batterie auxiliaire et la batterie principale, mais encore faut-il s’en servir ! Restons zen, ça aurait pu arriver en pire endroit.
Le gardien du camping est sur place avec son gros Toyota et ses câbles, mais ça ne fonctionne pas. Du coup, il va chercher son chargeur, 15 minutes d’attente, et c’est reparti… On apprendra plus tard que du fait de la fonction start-stop, il faut mettre un des câbles directement sur le moteur… Va falloir potasser le manuel du Multivan, apprendre à utiliser la batterie auxiliaire, et surtout se méfier de la bouilloire 12V !
On repart pour Buenos Aires, à l’arrache, et on arrive de justesse chez l’imprimeur. Plus le temps de trouver un bivouac donc on repart sagement sur Lujan. D’autant qu’on n’a toujours pas de gaz…
Le responsable du camping nous conseille un magasin spécialisé dans le centre-ville. Mais impossible de trouver les bouteilles adaptées… Obligés d’acheter un nouveau réchaud qui fonctionne aux bouteilles type aérosol… Encore un truc à caser… Mais difficile de s’en passer.
Bref, il est 13h00, quelques courses, et nous prenons ENFIN la route vers Puerto Iguazu, qui se trouve à 1300 km au nord-est.
Trois heures plus tard, il est déjà l’heure de chercher un endroit pour la nuit ; mais nous sommes au milieu du delta du Rio de Parana, et il s’étend sur une centaine de km ; c’est magnifique, un immense marécage de part et d’autre de la route ! Mais pas d’endroit pour s’arrêter les roues au sec.



A la première occasion, nous nous engageons sur une route « départementale » qui s’éloigne de la nationale. Pur chemin de terre bien grasse…, on est content d’avoir modifié les suspensions et surélevé le camion. 
Nous allons assez loin pour faire « l’état des lieux » et décidons finalement de s’arrêter sur le bord du chemin à côté d’une voiture à qui on aurait bien pris la place.
Une ferme, des champs, des vaches, des chevaux et une voiture…


Le vent est froid et souffle fort.



Nous commençons à faire à manger dans le camion au chaud, quand 2 hommes viennent récupérer la voiture. On échange un peu avec eux et on finit par comprendre que l’un d'eux nous invite à venir s’installer dans son champ. Selon eux, les propriétaires de la ferme au loin pourraient appeler la police ! Bah écoutez, d’accord, on va faire ça alors ! Et c’est ainsi que l’on s’est retrouvé dans le champ d’Henrique.
Il faisait nuit, nous terminions de préparer le repas quand il revient nous voir pour nous proposer de nous rapprocher de chez lui et de diner d’utiliser sa cuisine !
Nous pouvons diner au chaud dans sa petite maison, qui est plutôt une cabane aménagée, où il vit seul la plupart du temps ; sa femme est enseignante à Buenos Aires et ne rentre qu’un week-end par mois avec leurs 2 garçons de 8 et 18 ans.


Génial de partager nos pâtes-bolo avec lui. Il est 20h00, et il tombe de sommeil. On se speed pour la vaisselle et le laisser dormir.
On peut vous dire qu’on a bien apprécié les duvets températures extrêmes et les grosses chaussettes dans la tente de toit. Enrique nous dira plus tard qu’il a gelé dans la nuit, que tout était blanc au réveil (le sien est à 5 heures, le nôtre à 8h30…)




On se sent bien, on n’a pas l’impression de gêner, l’organisation du van n’est pas tout à fait terminée donc nous décidons de profiter de cette belle journée pour démonter la tente de toit, installer notre réserve d’eau, et protéger l’ensemble avec nos plaques de caoutchouc. C’est parti.



Maria, la sœur d’Enrique arrive avec son mari pour le déjeuner. Une fois les travaux finis sur le van, nous partageons le Mate (tisane traditionnelle en Argentine) et des petits pains frits faits maison par Maria pendant que les enfants ramassaient le maïs avec Enrique et son beau-frère. Enrique installe une superbe balançoire aux enfants, que du bonheur…







Vraiment une superbe journée. Nous demandons à Enrique la permission de rester encore pour la nuit car il est tard pour prendre la route. Nous prenons soin d'aller nous coucher plus tôt…

Merci Bror ;-)) Elles sont top
Magnifique rencontre avec une personne qui a le cœur sur la main, qui nous a ouvert sa maison et partagé le peu qu’il avait avec nous sans rien attendre en contrepartie. Ça fait du bien !

Nous repartons vers le nord. A peine engagés sur l’autoroute que nous sommes arrêtés par la police pour un simple contrôle comme hier pense-t-on... Pas d’inquiétude. Mais le sympathique policier nous dit que nous n’avons pas allumé nos phares de croisements, et demande à Ben de l’accompagner ; les feux diurnes dont est équipé le Multivan ne suffisent pas, il faut les phares… Résultats, 130€ d’amende, une journée qui commence bien !!! Bref,…
Nous sommes surpris par les grands espaces ; comme en Uruguay, la route est droite, nous devons être les seuls à respecter les limitations de vitesse.

La pratique du brûlis est encore très répandue
On avance bien. Arrêt du côté de Concordia à la frontière avec l’Uruguay. Il y a un petit lac qui semble sympa mais difficile de trouver un endroit où se poser. Qui ne tente rien n’a rien ; nous demandons au gardien d’un camp de vacances si nous pouvons nous stationner pour la nuit ; le propriétaire ne répondant pas au téléphone, il nous dit d’aller nous mettre au fond, un peu à l’écart car le camp est sensé être entièrement réservé à un groupe d’ado. C’est top, on a de l’eau, des WC et une douche chaude gratis, il fait bon, pas de moustiques, jolie vue, etc ! Le gardien vient même nous offrir des oranges et des noix… (On a des leçons d’hospitalité à prendre dans notre douce France…)



Devoirs de vacances tranquillou
Tout est calme jusqu’à… 21h00, où les ados de 15-16 ans sont livrés à eux même sur le site… Enorme bordel, cris, pétards, musique, jusqu’au milieu de la nuit…
Mauvaise nuit au final mais le coin était sympa.
C’est reparti pour quelques centaines de km mais cette fois pas besoin de chercher, le Lonely nous oriente sur Yapechu, un petit village reposant sur les rives du rio Uruguay. On y trouve un petit camping super calme, simple et pas cher du tout. C’est maintenant le Brésil qui nous fait face.
Il est tôt, nous avons le temps ; Ben, Louise et Maïder s’occupent du diner tranquillement.


Un cimetière typique, coloré, on aime bien les petites maisons
Une bonne nuit de sommeil réparatrice et nous repartons. Allez ! Encore une étape avant Iguazu.
On traverse la petite bande de territoire argentin pour nous retrouver sur les rives du rio Parana fleuve frontière avec le Paraguay. Plutôt sympa non ?






Brume au petit matin
Album photo de famille sur nos tasses, on adore les regarder

C’est à San Ignacio où on trouve une des missions jésuites les mieux restaurées de l’Argentine. En très gros, aux XVIIe-XVIIIe siècles, des jésuites avaient créé ces missions pour aider les indiens Guaranis à s’intégrer à la société coloniale et sa religion catholique et leur éviter l’asservissement. Il y a forcément du bon et du moins bon là-dedans mais on ne va pas polémiquer maintenant ! On l’aurait bien visité mais le prix d’entrée spécial touristes étrangers hallucinant nous fait renoncer. Tant pis, on verra bien d’autres belles choses.  

Représentation de la mission de San Ignacio
Longues lignes droites et paysage en approchant d'Iguazu
Nous arrivons à Puerto Iguazu le 25 en début d’après-midi, tranquilles, on prend le temps d’aller prendre les infos à l’entrée du parc des fameuses chutes pour être au taquet le lendemain ! On était persuadé que pour le coup nous n’aurions aucune difficulté à trouver un camping dans ce haut lieu du tourisme mondial ! Raté ! Nous faisons le tour de la ville, le camping municipal indiqué que le Petit Fûté 2016 -2017, n’existe pas, les campings que l’office du tourisme nous indique sont fermés (No comment !) ou n’acceptent pas les vans… Après avoir perdu 2 bonnes heures on finit par suivre un «rabatteur » avec qui on a négocié un prix correct pour la nuit. Il nous emmène dans un lodge invisible de la rue. En fait c’est nickel avec une petite piscine, des douches, … etc. Nous ne sommes pas seuls ; un couple d’allemands est déjà présent avec son camping-car, et on voit arriver avec un autre rabatteur 2 familles argentines qui partagent un grand bus aménagé. Nous faisons connaissance et partageons bières et saucissons. Les filles sont ravies, le propriétaire et nos voisins argentins ont des filles à peu près du même âge, et la barrière de la langue disparaît…

Nos 18 tours de ville à la recherche du camping inconnu nous a permis de nous arrêter à la Borne des 3 frontières
A gauche, le Paraguay, à droite, le Brésil!
Frontière d'eau également puisque le Rio Parana à gauche est bleu et le Rio Iguazu, affluent à droite est plutôt brun

Demain, nous partons voir les chutes d’Iguazu, ça devrait être une belle journée !


5 commentaires:

  1. Que c'est bon de vous lire! Vos mines sont radieuses .... On attend la suite des aventures avec impatience et bonne route d'ici là ....Gros bisous!
    Aurélie

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    1. La suite arrive... tout doucement... Gros bisous à vous!!!

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  2. Bonjour
    Nous avons regardé vos photos. Nous voudrions suivre votre parcours. Voudriez vous correspondre avec nous et nous raconter votre voyage?
    Les élèves de la classe de 6ème D ( Séréna- Mégane- Clara - Grégoire- Mickaël M. - Benjamin- Florentin- Mickaël A- Tony- Yann)

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    1. Bonjour, merci pour votre message et désolés pour cette réponse tardive mais le peu de connexion qu'on a pu avoir ces dernières semaines ou leur mauvaise qualité nous a empêché de mettre à jour le blog. La priorité était de permettre à Thomas et Louise de suivre les cours du CNED au maximum. De quel collège êtes-vous? Transmettez-nous une adresse mail et nous ferons le maximum pour échanger avec vous.
      A bientôt!

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  3. C'est courageux ce beau voyage. Merci de nous faire voyager avec vous .. On à l'impression de suivre une série télévisée :-). Je vous souhaite plein de belles choses pour ce beau périple. Bises Imène BELLARBI

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