35-Colombie 1ère partie

25 avril 2017-Premiers tours de roue en Colombie, dernier pays que l’on visitera en Amérique du Sud cette fois-ci ;))
Depuis quelques années maintenant, les efforts faits pour améliorer la sécurité et développer le tourisme ont porté leurs fruits et le pays fait maintenant l’unanimité auprès des voyageurs qu’on a croisés et qui en viennent. Nous sommes donc très heureux de passer par là !
On sait d‘emblée que nous n’aurons qu’un bref aperçu de ce grand pays (environ 2 x la France) pour différentes raisons : la principale est que nous avons un peu trop traîné au sud et qu’il nous faut organiser le shipping de la voiture vers l’Amérique du Nord prochainement si on ne veut pas faire que de la route aux US ; ensuite il y a des régions comme celle de Mocoa au Sud-Est, qui ont été dramatiquement touchées par des coulées de boues donc nous renonçons à y aller ; enfin, en étudiant un peu plus les cartes et le Lonely, certaines zones comme la côte Pacifique ne semblent pas très faciles d’accès et cela nous prendrait trop de temps. Par conséquent, on décide de suivre l’itinéraire le plus direct entre la frontière et Cartagena en passant par Bogota et de visiter ce qui nous dit sur le chemin avec des petits détours au besoin.

Donc, la frontière … Pas la plus sympa. C’est la première fois que l’on ne se sent pas à l’aise du tout. Après plus de 30 minutes de tentative de négociation, on laisse-tomber le change de devises car les taux appliqués ici sont une pure arnaque pour les pigeons voyageurs que nous sommes. On se dépêche de faire les papiers pour la SOAT, l’assurance responsabilité civile obligatoire, et on file.
Du coup, on est un peu bof pour cette première journée. On s’arrête visiter le sanctuaire de Las Lajas construit au début du XXe siècle à l’endroit où une petite fille sourde et muette s‘est mise à parler pour dire qu’elle avait vu et entendu la Vierge l’interpeller et se dessiner sur la paroi rocheuse. Edifié sur un pont qui enjambe Río Guáitara, c’est original mais sans plus à notre avis.





La journée devient franchement pénible lorsqu’on se paume sur une piste autour d’un lac, la laguna Cocha, une toute petite heure avant la nuit. Impossible de trouver le point IOverlander pourtant prometteur ! Personne ne connaît l’auberge que l’on cherche et pas d’endroit qui se prête au camping sauvage par là. C’est à ce moment qu’un petit miracle se produit : on demande notre chemin une dernière fois à deux hommes avant de faire demi-tour, lorsque l’un d’eux nous propose tout simplement de nous installer devant chez lui ! Et c’est ainsi que nous faisons la connaissance de Jairo et de sa femme Vicky. La journée un peu pourrie se termine dans un rêve. Soirée discussions et jeux, ils nous ouvrent leur maison avec une telle générosité ! Les filles dormiront même dans leur petite chambre d’amis.

Pas mal la vue de la maison, non?



Jairo et Vicky, des anges, notre première rencontre en Colombie, on n'oubliera jamais .

On repart le lendemain, aux anges avec en prime les coordonnées de bons amis à eux qui pourraient nous accueillir devant chez eux à Popayan, notre prochaine étape.


Canyon vertigineux
Sandra et Olmedo vivent dans un lotissement fermé où les places sont comptées donc c’est plus simple au final de s’installer dans la station-service voisine mais Olmedo passe nous saluer le soir et il débarque avec Sandra le lendemain matin avec le petit-déjeuner complet pour tout le monde ! Moment incroyable. Olmedo, médecin, doit vite partir travailler mais nous passons la matinée à discuter avec Sandra. Génial.


Après un stop technique rapide pour réparer un pneu percé, on part faire un petit tour dans le joli centre historique de Popayan.




Joli photo-bomb






On prend la route dans l’après-midi pour Cali.

Flippant! Surtout qu'il n'est pas parti pour 2 petits km là...
Nuit sur le parking d’un resort avec libre accès aux douches et à la piscine ! On ne va pas se priver.




On passe la matinée du lendemain dans un petit café sympa de la ville pour profiter du réseau puis on prend la direction de San Cipriano, un peu avant Buenaventura sur le Pacifique. C’est un détour qui vaut le coup à priori.

C'est l'entre-deux tour des présidentielles en France quand on voit ces panneaux un peu partout
dans le pays pour mettre en avant les travaux entrepris. Mais qui a copié ?
San Cipriano est un village inaccessible en voiture. Il n’y a qu’une petite voie de chemin de fer d’une dizaine de km qui le relie à la route. Du coup les habitants ont développé un mode de transport original qui attire de plus en plus de touristes comme nous : des motos fixées sur des plateformes en bois qui filent sur les rails. C’était l’un des meilleurs souvenirs de Colombie des enfants de Cécile et Yanis, rencontrés sur la péninsule Valdès en Argentine donc on avait bien envie de tester ! Il faut une petite dose d’inconscience avant de monter quand tu vois la tête des engins mais on s’est effectivement bien marré.






Arrivée à San Cipriano
On a adoré aussi se baigner au pied des cascades autour du village. 











Avec un peu de persévérance, nous avons même réussi à trouver la cascade cachée que des pseudo-guides locaux disent introuvable sans eux. Forcément ils font payer leurs services au prix très fort. S’il est normal de contribuer, il y a des limites ! Bref, après une grosse heure à chercher les pieds dans la gadoue et sous la pluie, on a trouvé ce petit paradis !











Au retour dans le village, tout le monde est affamé et on se met au sec le temps d’un bon repas.



Le répit est de courte durée car la pluie ne cesse de tomber et c’est trempé comme jamais que l’on regagne la voiture. Ravis de cette journée à barboter !
Après une nuit dans un camping au bord du lac Calima (bof !), bercés non stop jusqu’au petit matin par la playlist horripilante du camping voisin (la fièvre du samedi soir…), on poursuit la route en mode radar direction Salento dans la Zona Cafetera.
Week-end prolongé oblige, c’est noir de monde et les options repérées pour la nuit s’avèrent erronées, complètes ou hors de prix. Du coup on se rabat sur un camping à quelques km du bourg. Nickel au final car on a accès aux douches, etc pour le prix d’un simple stationnement, le tout beaucoup plus calme que là-haut ! Après une bonne nuit de sommeil réparatrice et un peu d’école, on monte prendre part à une visite dans une plantation de café, la finca El Ocaso. On apprend tout ou presque sur la culture du café.
Voici les étapes en images:









Les bananiers et les caféiers font bon ménage



Recyclage



Hyper intéressant. La visite se conclue évidemment sur la dégustation de leur excellent breuvage. Une sorte de moment de plénitude pour notre Ben ;-)).

Le clou de la visite!
Dont certaines se seraient passées
Ça passe très bien en revanche pour Louise!



Petit tour dans Salento avant de rejoindre la Valle de Cocora réputée pour ses immenses palmiers à cire, emblème national.




On ne s’y attendait pas mais, comme la veille, la recherche d’un spot pour la nuit est compliquée. On faisait des allers-retours dans la valle quand un des employés d’un bar-restaurant avec qui nous avions discuté nous arrête et nous propose d’attendre la fermeture de l’établissement et le départ de la proprio pour se garer dans un renfoncement. Il nous dit qu’on peut rester là à condition d’être partis à 6h le lendemain. C’est mieux que rien donc on accepte la proposition. Tout allait bien jusqu’à sa dernière petite phrase : des touristes en van comme nous se seraient fait agresser non loin de là il y a quelques semaines… La fatigue nous fait rester, d’autant que nous sommes à court d’option mais on aurait peut-être dû repartir de l’autre côté de Salento puisqu’au final on sera trop inquiet pour dormir. Tout se passe bien en définitive mais nous sommes heureux de voir le soleil se lever ! On déplace la voiture et on part se balader dans la très belle vallée, tranquilles, avant l’arrivée de centaines de visiteurs. Petit plaisir qui nous ferait presque oublier la nuit blanche !
















En fin de matinée on part pour la ville d’Armenia, à 40 km. On doit y rencontrer Leandro un voyageur avec qui on pourrait partager un container vers le Panama à la fin du mois de mai. Alors que nous tournions dans la ville pour le trouver faute d’indications précises, sans moyen de le joindre car notre opérateur (fuir Movistar) nous a coupé la ligne en attendant que notre téléphone soit enregistré (4 jours d’attente !) dans leur base de données, voilà que le voyant Filtre à particule s’allume !!! Ben n’est pas loin de la crise de nerfs… Bref, on finit par trouver Leandro.  Il est clown/comédien professionnel et a des engagements donc au final il préfère partir début juin… Trop tard pour nous… Ambiance loose totale, impression d’avoir perdu la journée et encrassé le filtre pour rien puisqu’il n’y avait pas forcément besoin que l’on se déplace pour se rendre compte que les dates ne collaient pas… Un petit coup de fil aurait suffi. Donc le shipping, qu’on essaye d’organiser en vain depuis des mois, foiré, on est échoué sur le parking d’un gymnase sous la pluie pour la nuit avec ce fichu filtre à particules qui va sans doute nous mettre le moteur en sécurité dans les prochains km et pour couronner le tout, un litre de lait s’est gentiment répandu et a caillé dans notre glacière qui ne fonctionne plus imbibant tout son contenu d’une horrible odeur de vomit. TOUT VA BIEN. Il y a évidemment des problèmes bien plus graves mais on ne vous cache pas qu’à ce moment précis on rêve d’être chez nous et l’idée de tout arrêter nous traverse l’esprit.
On se remonte le moral en voyant les filles passer de bons moments avec Leandro, adorable au demeurant, qui leur fait des petits tours de magie ou grâce à la gentillesse du gardien du stade voisin qui laisse les enfants profiter de la piste. Petit footing nocturne sympa entre deux averses.

Le lendemain, les choses rentrent miraculeusement dans l’ordre ! On roule un peu et le voyant du FAP s’éteint. Quel soulagement ! On passe quand même chez VW pour qu’ils nous passent la voiture à la valise histoire de vérifier que tout est bon avant de s’engager sur la longue route sinueuse et élevée qui nous mènera à Bogota. Tout le monde est adorable, la voiture va bien, on a envie de les embrasser !

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