Bilans perso

Bilan général sur le voyage

Ben

La voiture, on en a parlé, c’était un des gros sujets de tensions et de doute… J’avoue que j’ai rarement été aussi stressé que quand il fallait que je fasse une révision ou que je laisse la voiture dans un garage. On se dit que s’il y a un problème, on reste bloqué plusieurs semaines, voire plusieurs mois, sans notre maison… C’est peut-être la fin du voyage ! Mais c’est aussi notre espace de liberté, que du bonheur de découvrir des endroits où peu de personnes ne passent, de ne pas se dire « il faut qu’on soit là-bas demain parce que j’ai RDV », de décider de rester 2, 3 jours au même endroit parce que c’est cool, de bouger parce que l’endroit n’est pas top, … Donc l’un dans l’autre, le voyage en van, c’est un voyage simple, avec un minimum de contraintes

Les devoirs : quelle galère… J’avoue que j’ai rapidement dit qu’il fallait faire une année blanche pour les enfants, que je n’étais pas parti avec ma famille a 20 000km de la maison pour gérer ce type de (très) grosse contrainte, de stress quotidien, de motif d’engueulade, … Avec du recul, c’est top que les enfants aient pu suivre leur scolarité normale, voire être revenus de voyage avec un niveau plus élevé que celui qu’ils avaient avant de partir. L’organisation du CNED, même si ça n’est pas toujours simple, est tout de même pas mal, et nous avons vraiment de la chance en France d’avoir ce type de possibilité, ça n’existe pas ailleurs, et du coup, qui peut voyager à travers le monde en famille ? Et bien très peu de monde, les français sont sans doute les plus nombreux…. Mais quelle galère et source de stress quand même.

La famille : pas simple de vivre a 5 avec autant de promiscuité, entre frère et sœurs, 24 heures sur 24, sans confort, peu d’intimité. Mais on l’a fait, et je crois qu’on se connait tous un peu mieux à présent… On a vécu beaucoup de belles choses, qu’aucun de nous n’oubliera, et les enfants savent à présent qu’il existe quelque chose de différent ailleurs, le monde est magnifique, les gens sont géniaux

Le couple : je pense qu’on sort renforcés de ce type de voyage, ou alors divorcés… C’est quelque chose de très fort qui restera pour nous très longtemps… A refaire, différemment

Le monde : en faisant ce voyage, je voulais 3 choses
- Découvrir autre chose, de beaux espaces, d’autres cultures, d’autre langues
- Découvrir et passer du temps avec ma famille car on a des vies de cinglés à Paris
- Rencontrer des gens
Contrat rempli !!!

Et après…
J’étais content de rentrer, de retrouver mes amis, ma famille, mon job, une autre vie sociale, une vie plus rythmée aussi, intellectuellement notamment, et puis un peu de confort, des toilettes, une douche, de l’eau chaude, …. Un chez moi quoi !
Et bien c’est cool, mais après quelques mois de cette vie chez nous, avec je pense une perspective et une vue sur la vie assez différente, les choses vraiment importantes ont clairement changé, évolué pour moi, et faudrait qu’on reparte, sans doute différemment, sans doute pas avec tous les enfants tout le temps, mais il y a d’autres trucs à découvrir, à voir, plein de gens extraordinaires à rencontrer, donc …

Bilan Ke
La genèse de ce voyage en famille explique en partie ce bilan : en gros, j’en rêve depuis toujours, Ben est séduit par l’idée à notre rencontre. La décision est prise à l’automne 2010, le jour du départ en TDM de nos amis Aurélie et Karl. Le temps de rassembler les finances et que les enfants grandissent un peu, 6 années passent. Je trépigne d’impatience tout ce temps tandis que Ben est partant et fait tous les efforts pour nous permettre de partir mais n’est vraiment dedans que quelques mois avant le départ. Quant aux enfants, alors que Thomas est content de partir et n’a pas d’appréhension particulière, Louise ne veut pas quitter sa famille et ses amis et nous suit quasi à contre cœur et notre petite Maïder oscille entre les 2 !
J’ai du coup un peu le sentiment d’embarquer tout le monde dans mon énorme rêve et ça met une sacrée pression même si je suis persuadée que ce sera au pire une expérience hors norme au mieux une année extraordinaire ensemble et pour chacun. 
Alors qu’en fut-il ? 
Les tout débuts ont été difficiles : je me souviens de l’angoisse qui m’a envahie la toute première nuit en van dans le camping à la sortie de Buenos Aires. Je me sentais claustrophobe dans la tente, dans le noir, à imaginer les enfants tout serrés en bas. On n’était bien sûr pas rodés encore côté installation et tout me paraissait long, lourd, compliqué. Je me suis dit « mais qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce qu’on fout là ? J’ai embarqué tout le monde avec moi et je ne suis plus sûre !! » 
Ça s’est heureusement arrangé dès qu’on a pu prendre la route, qu’on a fait nos premières belles rencontres et découvertes ; qu’on a vraiment commencé le voyage en somme ! Ces questionnements revenaient à certains moments délicats, notamment avec les problèmes qu’on a eu avec le CNED ou quand les enfants manquaient un peu trop longtemps d’enthousiasme. Il a fallu gérer aussi le fait que le manque ressenti par Louise pour la famille et ses amies est resté tout au long du voyage en filigrane. 
Mais s’il y a évidemment eu des moments de doute et que le voyage n’est pas qu’un rêve éveillé, l’impression qui a prédominée est celle d’être pleinement soi-même, d’aller à l’essentiel une fois les obligations remplies (école…) et de développer, cultiver les meilleures parties de soi. Ça vient clairement de la liberté et du peu de contraintes qu’on avait. 

On savait que l’on allait découvrir parmi les plus belles merveilles naturelles du monde et on partait en grande partie pour ça. De ce côté-là, contrat plus que rempli mais quand on repense au voyage ce qui ressort avant tout c’est la magie des rencontres dont on n’attendait pas une telle intensité. On est allé de surprise en surprise et on peut remercier nos enfants pour ça.

En effet, ce sont des passeports pour les rencontres car en les voyant, les gens ont naturellement confiance, s’ouvrent à nous facilement. 
Les relations qu’on a pu nouer étaient simples et directes ; pour beaucoup, on a ressenti un lien mutuel instantané et très fort. C’était comme une révélation à chaque fois car on avait l’impression de se connaître depuis longtemps. Ce sont des amitiés pour la vie.
Ces personnes d’une gentillesse et d’une générosité sans limite ont formé une chaine d’anges gardiens se passant un relais magique tout au long du voyage. 
On a partagé avec vous de nombreux petits portraits de ces êtres en or et ce qui nous paraît si précieux pour nos enfants et les futurs adultes qu’ils seront c’est d’avoir vécu cette succession de leçons de vie, ces rencontres de personnes aux existences très différentes mais d’une bienveillance et d’une ouverture d’esprit constantes. 
Par ces rencontres si positives, on a gouté au bonheur de pouvoir faire confiance a priori et non commencer par se méfier, penser d’emblée à l’entourloupe et attendre je ne sais quelle preuve pour faire confiance comme on en a trop le réflexe notamment en France. C’est très différent. J’essaye encore maintenant, autant que faire se peut, de garder cette vision des choses. C’est paradoxalement une bonne dose de stress en moins et on n’a pas l’impression de s’être fait avoir jusque-là. 
D’ailleurs, il est important de souligner qu’en 13 mois de voyage, dans des pays que beaucoup imaginent comme dangereux, nous n’avons fait aucune mauvaise rencontre et n’avons eu de sentiment d’insécurité que pour une nuit en Colombie (1e partie - Article n° 35). Donc en écoutant les locaux et les voyageurs et en étant un minimum vigilants, il n’y a franchement pas de soucis. 
C’est en fait grâce à certaines rencontres inattendues que des plans galères se sont transformés en moments de bonheur et se sont rajoutés à la longue liste des meilleurs souvenirs du voyage. 

Au retour 

Hyper heureuse de retrouver nos proches et de voir Ben et les enfants sur un petit nuage mais pour être sincère, le sentiment qui prenait le dessus était la nostalgie. J’avais envie de ne revenir que pour quelques semaines, faire une petite pause, le plein d’amis, de famille, de confort facile et repartir, continuer à découvrir, rencontrer, être libre. 
Un peu déçue d’avoir l’impression, à tort ou à raison, que Ben et les enfants ne cherchaient qu’à recréer la vie d’avant sans grand changement. Il y avait clairement un décalage dans nos envies et objectifs de vie pendant plusieurs mois ; le temps que je me fasse une raison et que je trouve d’autres sources d’épanouissement.
Cet état d’esprit et le rythme de vie soutenu expliquent la difficulté que j’ai eu à me replonger dans le voyage et poursuivre le blog. 

À distance 

L’envie de refaire un grand voyage est toujours très présente et ça fait un bien fou de sentir de nouveau ce désir chez Ben. Les idées de destination sont multiples mais on est réalistes : nos 2 grands n’en ont pas le souhait donc on garde ça au chaud pour dans quelques années, lorsqu’ils seront en mesure de se gérer quelques temps. La formule qui semble retenir tous les suffrages serait un road trip de quelques mois avec Maïder si elle est toujours aussi partante et des visites de Thomas et Louise pour les bouts de route de leur choix. 
En revanche on n’a pas de mal à les embarquer pour de courtes escapades et on a la chance de pouvoir le faire donc on ne s’en prive pas !! C’est top. 
On n’a pas fini de s‘émerveiller !!

Plus sereine, les flashbacks sur notre 5MotionTour sont toujours quotidiens mais ils ne s’accompagnent plus de gros pincements au cœur comme avant. 

Si souvent là-bas j’ai eu un sentiment de plénitude, l’impression de toucher la perfection. Ça me nourrit encore maintenant :
Dans le désordre, comme ça vient, il y a eu beaucoup de randos et sommets atteints en famille comme plein de petits moments simples mais si précieux tous les 5: le jour de l’an au Nahuel Huapi, l’arrivée à la Laguna de Los Tres au pied du Fitz Roy, le Perito Moreno, tous les chamallows grillés, devant le lac glaciaire dans le parc Los Alerces et la baignade dans ce même parc, au bout de la Ruta 3 et en haut du Cerro Guanaco en Terre de Feu, le resto salvateur à Ushuaia et les gaufres de la victoire à El Chalten, la cascade secrète en Colombie, le bivouac au bord du Pacifique au Chili près de Pan de Azucar, nos poêlées bœuf/légumes trop bonnes, en haut du Cerro Colorado à 5050m d’altitude, la journée aux Chutes d’Iguazú, soirée tarot dans la voiture le soir de l’anniversaire de Ben, conduite des enfants sur le salar d’Uyuni et le spot sauvage juste avant d’y arriver, le coucher de soleil en haut de l’Isla del Pescado, au bord de la rivière vers Futaleufú, les baleines de la Péninsule Valdès, les feux de camp de Thomas aux US, nager avec les poissons à Bonito, le buggy au coucher du soleil à Ica, notre halte au bord du lake Powell, le bivouac face à Monument Valley, le coucher de soleil à Double Arch, la semaine à New York où on en a profité à fond avant de rentrer. Ce sont quelques-uns des moments où j’ai dû me retenir pour ne pas pleurer de joie ! Découvrir ces lieux magiques, entourée des personnes qui comptent le plus au monde, ça vaut sans hésiter tous les efforts et petites galères qu’on a eues. 
Je suis tellement heureuse et fière qu’on ait fait ça ensemble.
J’ai vécu un des grands rêves de ma vie et la réalité a souvent dépassé ce rêve. 
  
Thomas : 
C’était bien, ça nous a ouvert l’esprit, ouverts sur d’autres cultures, ça nous a permis de voir qu’on était des privilégiés, qu’on avait de la chance de grandir en France pour les facilités de se déplacer, de vivre, d’accès aux besoins matériels et aux soins. On était aussi un des rares pays où les cours à distance sont autorisés. 
J’ai gagné en maturité, je sais me débrouiller tout seul et je n’ai pas peur d’aller voir d’autres gens.
Tout m’a marqué. 
En Am sud : l’altitude, les montagnes, la pauvreté à part au Chili. Chez Henrique en Argentine, les Chutes d’Iguazù, les mines de Potosì et toute la Bolivie, Cuzco et la vallée sacrée, le camping Hain et les paysages de la Terre de Feu, tout le sud du Chili et de l’Argentine, Noël, le jour de l’an, le Perito Moreno, l’ambiance au Mexique, beaucoup d’images des US, les grands espaces, Las Vegas, New York, San Francisco. 
Tu te rends compte de tout ce que tu as vu lorsque tu les retrouves dans des reportages TV. Et le fait d’avoir vu ces endroits en vrai fait que je ne gobe pas tout ce qui est dit. 
Ce que je n’ai pas aimé :
La nourriture parfois, quand on a été obligé de dormir en ville, les devoirs
Ce voyage en 3 mots : rencontres, nouveauté, culture

Louise : 
Dans l’ensemble, c’était bien, on a fait beaucoup de rencontres et plusieurs m’ont beaucoup marquées, on a découvert de très beaux paysages qu’on ne trouvera jamais en France. J’ai beaucoup pris en maturité et je suis moins timide. Ça m’aide beaucoup maintenant en géographie, étant donné que j’ai connu des personnes qui ont une vie dure comme on l’étudie en 5e. Ça m’a d’ailleurs beaucoup touché de voir des familles dans des maisons très petites et délabrées et qui ne méritent absolument pas de vivre ici et qui nous ont très bien accueillis malgré tout. J’ai ressenti leur gentillesse. 
Le plus compliqué, comme mes parents l’ont souligné, c’est de ne pas voir sa famille et surtout ses amis, de vivre dans un pays dont tu ne connais presque pas la langue et du coup tu as du mal à communiquer avec les personnes que l’on croise mais c’est cool de découvrir une nouvelle langue et surtout de se faire des amis partout. On ne les connaît pas vraiment mais ils sont sympas. Je préfère quand même rencontrer des voyageurs qui parlent au moins un peu français.
Le plus gros changement (je trouve), c’est :
- l’école : on n’a pas de camarades, on n’a pas de salle de classe mais par contre on n’est pas obligé de se lever tous les matins à 7h30 et surtout l’école est au même endroit que là où je dors ! Mais j’étais quand même contente de retourner dans une vraie école avec mes amis.
- le quotidien : on n’a pas d’endroit vraiment pour être seule et se détendre au chaud, vivre à 5 dans une voiture pendant 13 mois c’est vraiment différent qu’avoir sa propre chambre. J’aime bien être dehors mais out le temps c’est un peu dur. Mais c’est un changement que je suis contente d’avoir connu.
Tout m’a marqué mais mon meilleur souvenir c’était au Brésil, à la rentrée, quand on a nagé avec les poissons, c’était vraiment la meilleure rentrée de toute ma vie ! Ma ville préférée qu’on a visitée c’est Las Vegas, comme c’est une ville très spéciale, j’aimerais vraiment y retourner mais je ne pourrais jamais y habiter comme il y a vraiment beaucoup de bruit et c’est une ville qui vit même la nuit. Et mon pays préféré est le Brésil comme ça m’a énormément marqué.
3 mots pour moi résument le voyage : découverte, rencontre, nouveauté

Maïder
Mes meilleurs moments :
Chez Henrique, nager avec les poissons, les jours passés avec Ana au camping Ser, la peinture sur cailloux avec Delia et le parc de jeux du camping Hain en Terre de Feu, ma journée à l’école en Colombie, conduire sur le Salar d’Uyuni, les 15 jours à l’auberge de jeunesse de Lima avec tout le monde, Noël dans le quincho de Nacho, la pêche au piranha, la zipline en Équateur, 
Les endroits qui m’ont le plus marqués : 
Salar d’Uyuni, Cerro colorado au Pérou, le grand canyon
Ce que tu as aimé :
Être en famille, la vie en van, faire des rencontres, s’installer pour la nuit devant des beaux paysages,
L’école en voyage : 
C’était bien parce qu’il n’y avait qu’une heure de cours, c’est chouette de faire l’école dehors, devant des beaux paysages et je préfère faire l’école avec les parents.
Ce que tu n’as pas aimé 
Ne pas voir les copains et la famille, on était serrés à 3 pour dormir. 
Envie de repartir ?
Ouiii !



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